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Comme chaque mardi, Sirenergies décrypte pour vous les tendances des marchés de l’électricité, du gaz et du CO₂ en France, afin de vous aider à mieux anticiper vos décisions. Vous êtes plus de 3 500 abonnés à suivre cette analyse hebdomadaire et à nous faire confiance. Toute l’équipe vous souhaite une excellente lecture et vous invite à découvrir les points clés de la semaine.
Ce matin, RTE a présenté son "Bilan prévisionnel" sur la consommation énergétique française pour les 10 prochaines années et a donné quelques signaux qui pourraient faire grincer des dents. Je vais en parler plus longuement, mais le message n'est pas encourageant.
Alors que les députés s'écharpent pour essayer de voter un budget qui va encore augmenter les taxes et les impôts des ménages et des entreprises, RTE nous rappelle qu'en réalité, la croissance et l'électrification ne seront pas au rendez-vous. En effet, le scénario envisagé par RTE montre une baisse de 9% de la consommation d'électricité française pour 2035. 9%, vous pourriez me répondre que c'est négligeable, mais il faut mettre les chiffres en face, c'est 9% de moins sur les 400 TWh/an que consomme la France.
Ce chiffre n'est pas anodin, car il remet en question les besoins de relancer des nouvelles tranches de centrales nucléaires, il en va de même pour certains parcs éoliens offshores. Encore une fois, selon RTE, il semble que la prolongation de nos centrales existantes d'une dizaine d'années, voire plus, soit la solution d'ici à 2035.
La raison principale de ce revirement, c'est que nous ne sortons pas assez rapidement des énergies fossiles, et l'électricité reste largement l'énergie la plus taxée devant les autres énergies. Ce n'est pas les 0,4€/MWh de baisse sur la TICFE pour les entreprises et les quelques euros pour les particuliers qui vont changer la donne.
J'en parlais la semaine dernière, il faut aller plus loin dans les aides et notamment via les CEE (Certificat d'Économie d'Énergie), qui sont là pour encourager la décarbonation, le passage du gaz à la pompe à chaleur. Pour l'industrie aussi, le passage à des fours électriques, à la géothermie est financé en grande partie par les CEE. Quand j'entends certains partis politiques nous raconter que l'augmentation du volume de CEE à produire revient à un impôt supplémentaire, je réponds simplement qu'il faut regarder à 10 ou 15 ans et ne pas s'arrêter aux prochaines élections.
Pour les novices, les CEE existent depuis 2005 et comme dans tous les systèmes d'aides, il y a des abus. Aujourd'hui le dispositif des CEE n'est pas une taxe, c'est le seul et unique "Go/Nogo" pour déclencher l'investissement chez le client final. Vouloir raboter ce coût tout en exigeant la fin du thermique et du fossile, c'est vouloir le beurre et l'argent du beurre. Le vrai problème n'est pas le coût mais l'instabilité chronique. Comment voulez-vous qu'un industriel s'engage quand la règle change tous les mois ? Si on veut tenir les objectifs, il faut arrêter de voir les CEE comme une charge et commencer à les traiter comme l'outil d'investissement le plus rentable pour notre souveraineté énergétique
Chute de 65 % du prix spot
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| FR Cal2026 base | 47,91 |
-0,13
|
-4,79
|
| FR Cal2027 base | 50,13 |
-0,07
|
-5,97
|
| FR Cal2028 base | 53,63 |
-0,18
|
-6,15
|
Les prix à terme de l’électricité en France ont continué de reculer, s’alignant sur la baisse générale observée sur l’ensemble du complexe énergétique. Le contrat d’électricité français pour livraison en 2026 a ainsi diminué de 1,4 % sur la semaine, pour atteindre 47,91 €/MWh.
Le prix spot de l’électricité en France a chuté de plus de 65 %, terminant à 28,79 €/MWh. Cette forte baisse s’explique par des températures plus douces et une hausse de la production éolienne.
Le marché du gaz poursuit sa tendance baissière
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| PEG Cal2026 | 25,56 |
-0,93
|
-3,87
|
| PEG Cal2027 | 24,42 |
-0,75
|
-2,71
|
| PEG Cal2028 | 23,23 |
-0,43
|
-2,01
|
Les prix à terme du gaz en France ont poursuivi leur repli continu de ces dernières semaines, les signaux baissiers du marché compensant l’impact des tensions géopolitiques. Des prévisions météorologiques favorables et l’anticipation d’une offre abondante de GNL, aussi bien pour l’hiver que pour l’année suivante, continuent de réduire la prime de risque. Ainsi, le contrat français Cal’26 a reculé de 4 % sur la semaine, pour atteindre 25,56 €/MWh.
Le prix spot PEG a diminué de 6 % sur la semaine, clôturant à 25,51 €/MWh, sous l’influence de prévisions météorologiques durablement clémentes.
Repli des prix du carbone après une longue période de hausse
Les prix européens du carbone ont légèrement reculé cette semaine, en raison d’un temps exceptionnellement doux réduisant la demande de chauffage et de vents soutenus favorisant la production d’énergies renouvelables. En l’absence d’un signal clair venant du secteur énergétique, l’évolution des cours a été avant tout dictée par le sentiment de marché, même si les positions longues des spéculateurs ont maintenu une dynamique haussière avant l’expiration des options de décembre et les enchères d’EUA.
Les EUA expirant en décembre 2025 ont enregistré une baisse de 0,8 %, autour de 82 €/tonne.
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