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Comme chaque mardi, Sirenergies décrypte pour vous les tendances des marchés de l’électricité, du gaz et du CO₂ en France, afin de vous aider à mieux anticiper vos décisions. Vous êtes plus de 3 500 abonnés à suivre cette analyse hebdomadaire et à nous faire confiance. Toute l’équipe vous souhaite une excellente lecture et vous invite à découvrir les points clés de la semaine.
Nous pensions, bêtement, que nos députés avaient bataillé pendant des semaines, principalement sur des hausses d’impôts, pour qu’un texte soit adopté. En fait, c’était tout le contraire ! Idiots que nous sommes.
Un beau consensus. C’est tellement beau que c’est émouvant. Enfin une majorité écrasante à l’Assemblée avec 404 contre, 84 abstentions, et 1 seul pour. Magnifique illustration du fait que nos politiciens savent se mobiliser et s’entendre quand la situation est dramatique.
Pendant ce temps, le prix pour l'électricité en Base pour l'année prochaine est passé cet après-midi sous les 50€/MWh (49,80 exactement à 15h) pour la première fois depuis mars 2020. Il faut remonter à la période du Covid 2019 pour retrouver ce niveau de prix. Si nous sommes du côté "le verre à moitié plein", nous pourrions nous dire: “c'est bien pour le pouvoir d'achat et pour nos entreprises que le prix de l'énergie ait retrouvé son prix d'avant crise”. Mais il faut aussi se rendre à l'évidence, si le marché de l'électricité dégringole, c'est que la demande n'est pas là, que les industriels n'investissent pas ou peu dans l'électrification. Certains clients ayant signé des CAPN doivent se mordre les doigts, même si personne ne peut prédire les prix à 10 ans.
Pour revenir à nos chers députés, ce n'est pas en voulant jouer sur le taux de TVA sur l'abonnement qui va représenter 15% de 10% de la facture, que vous allez relancer la transition énergétique et inciter les investissements dans l'électrification des usages.
Pour aller dans le même sens, une fuite du rapport de RTE prévoit une baisse de 60 TWh/an d'ici 2035 vs les anciennes prévisions, soit une consommation entre 500 et 580 TWh/an en fonction des scenarii . Je rappelle ici, que la consommation française d'électricité était d'environ 450 TWh/an au début des années 2000.
Je ne vais pas me faire que des amis, mais avant de relancer 5 ou 6 EPR financés par nos impôts, il faudrait commencer par relancer la consommation, libérer la croissance de nos entreprises et arrêter de les taxer inutilement. Nos députés doivent commencer par taxer les énergies fossiles et pas les bénéfices des entreprises. Une centrale nucléaire, c'est essentiellement un coût fixe et un coût du financement, si la centrale ne fonctionne pas ou peu, son coût marginal explose.
Chute de 21 % du prix spot
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| FR Cal2026 base | 50,51 |
-2,04
|
-4,51
|
| FR Cal2027 base | 52,89 |
-2,81
|
-4,36
|
| FR Cal2028 base | 55,32 |
-2,86
|
-5,41
|
Les prix à terme de l’électricité en France ont reculé cette semaine, suivant la baisse des prix du gaz. Le contrat français d’électricité pour livraison en 2026 a ainsi perdu 4 % sur la semaine, clôturant à 50,51 €/MWh.
Le prix spot de l’électricité a chuté de 21 %, pour s’établir à 70 €/MWh. Cette forte baisse s'explique par la remise en service prévue du réacteur Tricastin-3, qui devrait augmenter la disponibilité nucléaire nominale de 0,9 GW.
Chute de 5 % du prix du gaz Cal’26
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| PEG Cal2026 | 27,95 |
-1,59
|
-1,74
|
| PEG Cal2027 | 25,95 |
-1,36
|
-1,84
|
| PEG Cal2028 | 24,01 |
-0,80
|
-1,33
|
Les prix à terme du gaz en France ont diminué cette semaine. Cette tendance baissière a été influencée par l’optimisme lié aux négociations de paix proposées par les États-Unis entre la Russie et l’Ukraine. La perspective d’une offre confortable a également continué de peser sur les prix. En conséquence, le contrat français Cal’26 a chuté d’environ 5 % sur la semaine, clôturant à 27,95 €/MWh.
Le prix spot PEG (Point d'Échange de Gaz) est tombé de 5 % sur la semaine, clôturant à 28,62 €/MWh. Ce recul est le résultat de stocks confortables et d'une faible demande, dans un contexte météorologique exceptionnellement doux.
Les prix du carbone se sont stabilisés à autour de 81 €/t
Les prix européens des quotas de carbone ont augmenté cette semaine. Les acheteurs sont revenus sur le marché malgré la pression à la baisse observée sur les prix du gaz et de l’électricité. La résistance du marché aux niveaux de support clés suggère un renouveau de la tendance haussière, soutenu par l'atténuation des risques géopolitiques (initiatives de paix en Ukraine) et des attentes de demande plus robustes. Les EUAs (European Union Allowances) arrivant à échéance en décembre 2025 ont gagné 0,9 %, clôturant à 80,61 €/tonne.
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Oui tu as raison Frank, mais comme le dit très bien Louis Gallois, l'énergie est un des outils de l'industrialisation (pas que évidemment). Il faut qu'il y ait un plan d'électrification ET un grand plan Marshall pour notre pays ou notre continent en même temps. Mais depuis plus de 40 ans, c'est le vide...
Sauf qu'une centrale nucléaire ça met 20 ans à sortir de terre et que les EPR vont non pas se rajouter mais se substituer aux centrales existantes. Il ne faut pas commettre l'erreur de regarder le court terme (absence de demande) pour prendre des décisions d'investissement à 80 ans. D'autant que si l'électrification prend du retard, elle n'en est pas moins inéluctable. Donc pour une fois je ne partage pas du tout la dernière partie de ton analyse. Frank
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