Bonjour, tous les mardis, Sirenergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Le 18 novembre prochain, le CSE (Conseil Supérieur de l'Énergie) va examiner le projet de décret sur le Versement nucléaire universel (VNU), créé par la loi de finances 2025. Le VNU vise à redistribuer aux consommateurs les revenus issus de la taxation du parc nucléaire historique d'EDF, sous réserve d'un dépassement de seuils qui restent encore à définir. Il prendra la forme d'une réduction (minoration) sur la facture d'électricité à partir du 1er janvier 2026.
Ci-dessous une synthèse pour vous donner quelques grandes lignes sur le projet de décret :
Calcul : Il définit comment la Commission de régulation de l’énergie (CRE) calcule le tarif unitaire (TU) de cette réduction, avec la possibilité d'un tarif nul si les montants sont trop faibles .
Période : La réduction s'appliquera par défaut du 1er avril au 31 octobre. Cette période est choisie pour éviter les mois d'hiver (périodes de tension) et ainsi préserver les incitations à la sobriété.
Fournisseurs : Ils devront afficher clairement la minoration sur les factures, sans l'utiliser à des fins commerciales. L'État les compensera pour cette perte de revenus via un système d'acomptes et une régularisation finale.
Contrôle : La CRE est au cœur du dispositif pour le suivi financier et la vérification des données. Elle s'appuiera sur RTE pour la collecte des données de consommation afin de contrôler les montants déclarés par les fournisseurs.
Le cadre du VNU est désormais fixé ; l'usine à gaz réglementaire se met en place. Même s' il peut encore y avoir des changements mineurs via la dépose d'amendement, les grandes lignes sont désormais écrites.
Si je peux vous faire une synthèse, seul un érudit de l'énergie pourra vous accompagner dans la simulation de vos budgets. Le calcul de l'Arenh était facilement réalisable, là, il va falloir comprendre la méthodologie du décret, coder le calcul et enfin attendre chaque année les prévisions d'EDF pour savoir s' il y aura un versement ou pas. En gros, les clients souhaitent avoir de la vision sur le long terme, et à la fin, ils n'ont pas de visibilité et restent exposés à 100% au marché.
Heureusement, le marché a fortement baissé depuis la crise. Je profite de cette note pour rappeler que contrairement à ce qui est colporté par certains politiques, le marché français n'est plus corrélé au prix du gaz.
Avant la crise, il était d'usage que le prix de l'électricité était un reflet du calcul suivant : 1 MWh Elec = 2 MWh Gaz + 0,4 x CO2. Ce qui donnerait avec les derniers indices pour 2026 un prix d'électricité à environ 90 €/MWh alors que la France est actuellement sous les 53 €/MWh. L'Allemagne, qui a souhaité sortir du nucléaire, reste impactée par ce calcul et la différence de prix entre l'Allemagne et la France est désormais de plus 30 €/MWh en moyenne, alors que pendant les 20 dernières années, il n'y avait que quelques euros d'écart.
Repli des prix à terme de l’électricité
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| FR Cal2026 base | 52,70 |
-3,29
|
-4,95
|
| FR Cal2027 base | 56,10 |
-2,54
|
-3,12
|
| FR Cal2028 base | 59,78 |
-2,20
|
-2,61
|
Les prix à terme de l’électricité en France ont reculé au cours de la semaine, dans le sillage de la baisse des marchés du gaz et du carbone. Le contrat d’électricité pour livraison en 2026 a ainsi enregistré une diminution d’environ 5 %, pour clôturer à 52,70 €/MWh.
À l’inverse, le prix spot de l’électricité en France a progressé de 9 %, atteignant 22,82 €/MWh, sous l’effet conjugué d’une baisse de la production éolienne et d’une hausse de la demande.
Baisse de 2 % du prix du gaz Cal’26
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| PEG Cal2026 | 29,43 |
-1,04
|
-0,36
|
| PEG Cal2027 | 27,12 |
-1,09
|
-0,89
|
| PEG Cal2028 | 25,24 |
-0,16
|
-0,66
|
Les prix à terme du gaz en France ont également reculé cette semaine, soutenus par une offre abondante de GNL au Royaume-Uni et en Europe, réduisant les besoins de soutirage dans les stocks destinés au chauffage et à la production électrique. En conséquence, le contrat français Cal’26 a perdu près de 2 % sur la semaine, pour s’établir à 29,43 €/MWh.
Le prix spot du PEG a enregistré une baisse de plus de 3 % sur la semaine, terminant à 29,22 €/MWh, en raison de températures supérieures aux normales saisonnières. Cependant, les prévisions annoncent un rafraîchissement progressif dès la semaine prochaine et jusqu’à la fin du mois, ce qui pourrait stimuler la demande de chauffage et freiner toute nouvelle baisse.
Les prix du carbone s’orientent à la baisse après un récent rebond
Les prix européens du carbone ont amorcé une baisse après une période de forte hausse, sous l’effet de conditions météorologiques plus clémentes et du recul des prix du gaz et de l’électricité, qui ont pesé sur la demande de quotas. Des signaux politiques ont renforcé cette tendance : l’assouplissement de la stratégie climatique de l’UE à l’horizon 2040, combiné aux incertitudes persistantes sur le calendrier de suppression des allocations gratuites, a affaibli les perspectives à long terme et l’intérêt des investisseurs. Les EUAs à échéance décembre 2025 ont reculé de 1,5 %, pour s’établir légèrement en dessous de 80 €/t.
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