Bonjour, tous les mardis, Sirenergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Cette semaine, nous avons plusieurs dossiers qui ne manqueront pas de vous intéresser. D’une part, le coût, et par conséquent les revenus potentiels du parc nucléaire français et donc d'EDF, a été publié par la CRE, et d’autre part, le prix spot 15 minutes qui est effectif dès ce soir à minuit.
Pour parler des sujets dans l'ordre, la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) a publié ce jour son étude et sa méthodologie pour calculer les revenus annuels du parc nucléaire français, ce calcul servant principalement à calculer le montant du VNU (Versement Nucléaire Universel) censé remplacer le dispositif Arenh à partir de 2026. Je vais vous résumer en quelques points ci-dessous le côté comique et/ou tragique de la situation.
Du point de vue de la CRE, les coûts complets du nucléaire pour 2026 à 2028 sont de 60,3 €/MWh et de 63,4 €/MWh pour la période 2029/2031. EDF a également publié son étude il y a quelques jours et vous serez ou pas surpris du décalage entre les deux résultats. EDF a publié un coût complet pour la période 2026/2028 à 79,7 €/MWh et un prix de 81,5 €/MWh pour la période 2029/2031.
Alors je veux bien qu'EDF essaie de vendre ses contrats long terme, les fameux CAPN, mais à 17 €/MWh au-dessus du prix calculé par la CRE, je ne pense pas que les acheteurs vont faire la queue devant le guichet...
Pour vous faire une synthèse, vous n'aurez plus d'accès à l'ARENH, et le concept “protecteur” proposé par EDF et validé par Bercy à l'époque ne vous protège en rien avec ces montants. Là ou l'ARENH vous aurait fait baisser votre budget électricité de 12 €/MWh environ, le VNU pourrait vous faire baisser la facture de moins d'un euro, si nous restons sur ces valeurs et prix de marché.
Plus sérieusement, nous voyons un marché en backwardation sur les deux prochaines années, et nous sommes aujourd'hui très en dessous des 60 €/MWh sur l'électricité les deux prochaines années. Certains experts s'interrogent pour savoir si le prix pourrait descendre sous les 50 €/MWh, d'autres s'amusent à faire des paris sur le fait que le prix puisse atteindre les 42 €/MWh.
Personnellement, sans aller jusqu'à dire que "42 parce que pas 43" , je trouve cela inquiétant, car le prix est le résultat d'une offre versus une demande pour chaque heure et à partir de demain pour chaque pas de 15 minutes. Si le prix baisse, c'est que la demande n'est pas là, que les industries ferment et que le transfert des énergies fossiles vers les énergies décarbonées n'est pas encore compris par les pouvoirs publics.
A partir de demain, le prix Spot de l'électricité en France est publié sur un pas de 15 minutes, nous en avons déjà parlé dans cette note hebdomadaire. Pour le moment, j'ai demandé à mes équipes de ne pas changer nos publications, car les contrats de nos clients sont encore facturés avec des prix Spots horaires. Avant de modifier l'ensemble des contrats chez les fournisseurs, il va falloir que des avenants soient rédigés, acceptés, et enfin signés par les deux parties.
Pour votre information, l'équipe Sirenergies va stocker l'ensemble des prix en back up dans un premier temps soit 96 prix par jour et par pays.
Enfin je voulais terminer cette note hebdomadaire en vous partageant une excellente nouvelle: aujourd’hui le nouveau site internet de Sirenergies est en ligne. Il s’agit du résultat d’un beau travail collectif. En plus d'améliorer le parcours utilisateur, ce nouveau site est le prolongement de l'évolution de notre identité visuelle engagée l’an passé. Je vous invite à venir le découvrir www.sirenergies.com .
Envolée du prix spot de l’électricité, baisse du prix à terme
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2026 base | 56,63 |
-1,13
|
-3,53
|
FR Cal2027 base | 57,60 |
-0,32
|
-2,22
|
FR Cal2028 base | 61,40 |
0,03
|
-1,98
|
Les contrats à terme sur l’électricité en France ont reculé au cours de la semaine, malgré la hausse des cours du gaz et du carbone. Le marché reste globalement stable, les tensions géopolitiques semblant moins importantes que ces dernières semaines. Ainsi, le contrat français pour livraison en 2026 a perdu environ 2 %, atteignant 56,63 €/MWh.
Le prix spot de l’électricité en France a, pour sa part, bondi de 14 €/MWh pour atteindre 60,32 €/MWh. Cette hausse est principalement liée aux arrêts programmés des réacteurs nucléaires Gravelines-3 et Civaux-1, ainsi qu’à une production éolienne réduite.
Les prix du gaz plutôt stables voire haussiers
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2026 | 30,89 |
-0,09
|
0,22
|
PEG Cal2027 | 28,77 |
-0,08
|
0,23
|
PEG Cal2028 | 26,34 |
0,10
|
0,26
|
Les prix à terme du gaz en France ont légèrement progressé cette semaine. Les récentes sanctions de l’UE sur le GNL russe à compter de 2027 suscitent des inquiétudes quant à la sécurité des approvisionnements futurs. Par ailleurs, le risque de redirection des cargaisons de GNL vers l’Égypte, où la demande croissante pourrait intensifier la concurrence avec l’Europe, pourrait également soutenir la hausse. Le contrat français Cal’26 a ainsi enregistré une légère augmentation de 0,4 %, clôturant à 30,89 €/MWh.
Le prix spot PEG a gagné 0,3 %, terminant la semaine à 31,45 €/MWh, soutenu par une diminution temporaire de la capacité disponible en Norvège.
Le carbone se redresse après un creux proche d’un mois
Les prix du carbone en Europe ont retrouvé des niveaux plus élevés, stimulés par d’éventuels achats de conformité de dernière minute, des volumes d’enchères réduits et une demande anticipée en hausse. Les EUAs expirant en décembre 2025 ont progressé de 0,8 %, clôturant à 76,79 €/tonne.
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