L'analyse marché du 9 septembre 2025

Contrairement à ce vous pourriez attendre de ma note hebdomadaire, je ne vais pas m'attarder sur la chute du gouvernement, une première depuis la 5ème république puisqu’à l’initiative de son propre chef, mais plutôt sur les conséquences du manque de visibilité pour les entreprises.

En effet, cette nouvelle chute du gouvernement va ralentir la publication des décrets et différentes lois et ce qui nous intéresse ici, c’est bien l'énergie. Comme vous le savez tous, la loi Nome avait introduit le dispositif Arenh depuis le 1er juillet 2011 pour une durée de 15 ans. Le dispositif bien que très décrié par certains partis d'opposition touche à sa fin le 31/12/2025. Un grand nombre de consommateurs vont découvrir sa disparition à la réception des factures en début d'année prochaine. La facture sera 100% liée au prix de marché, sauf pour ceux qui ont diversifié les modes de sourcing, via des PPA (Power Purchase Agreement) par exemple et qui sont encore peu nombreux.

Alors oui, le dispositif Arenh n'était pas parfait, l'ensemble des experts en conviennent, mais contrairement à la propagande relayée par certains médias, elle a protégé pendant 15 ans la grande majorité des entreprises françaises.

Avec la chute du gouvernement, la loi de programmation pluriannuelle de l'énergie, la fameuse PPE, n'est plus la priorité des politiques, et le bouclier tarifaire touche à sa fin au 31/12/2025. En effet, l'article 20 de la loi de finance de 2025, qui prolongeait l'application d'une accise à 0,5€/MWh pour les entreprises électro-intensives, arrive à échéance le 31/12/2025. Le 1er janvier 2026, ces entreprises vont se voir appliquer le taux d'avant crise. Quand la France se cherche un premier ministre et un gouvernement, l'Allemagne choisit la compétitivité et réduit l'accise sur l'électricité à 0,5€/MWh pour les industriels.

Enfin, je vous recommande l’article écrit par Cécile Maisonneuve et Emeric de Vigan dans Les Echos et publié ce lundi 8 septembre. L'article nous rappelle des évidences, que j'aime marteler dans cette note hebdomadaire, "la martingale énergétique n'existe pas". Sans politique énergétique incitant les consommateurs à électrifier les usages, toute installation de nouvelles centrales de production d'énergie ne fera qu'augmenter la facture du consommateur final. Tant que la consommation d'électricité en France stagne et que les gouvernements ne considèrent pas le sujet des taxes sur l'électricité comme prioritaire, nous resterons dans un système qui se regarde et qui n'a pas de trajectoire. Sans trajectoire, les consommateurs ne suivent pas et subissent.