Bonjour, tous les mardis, Sirenergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Cette semaine je repose ici une question simple, mais qui fait sens à l'aube de la présentation de la loi de programmation pluriannuelle de l'énergie (appelée également PPE3). La consommation d’électricité française a-t-elle vraiment besoin de 200 TWh supplémentaires ?
En effet, cette loi est actuellement en discussion et devrait orienter la politique énergétique de la France pour les prochaines décennies.
Je suis tombé la semaine dernière sur une vidéo de Marc Fontecave intervenant fin juin à l’occasion d'un colloque sur “Les grands enjeux de l'énergie”. Le professeur Marc Fontecave, éminent chimiste français et membre de l'Académie des sciences, a ainsi présenté les vrais chiffres de la consommation d’électricité en France. Pour vous la faire plus simple, il n'est pas financé par l'Ademe ou une autre association qui aurait pu influencer son franc-parler.
Son analyse est factuelle et sans appel, la consommation électrique en France et en Europe n'augmente pas et a même tendance à baisser ces dernières années.
De leur côté, les prévisionnistes de l'ADEME, de RTE, nous présentent des projections de hausse de consommation qui pourraient, selon le scénario théorique de la transition énergétique, atteindre les 750 TWh en France à l’horizon 2035-2050.
Si nos députés et autres politiques n'entendent que cette version, la première réaction serait de voter pour la PPE3 qui prévoit d'ajouter 200 TWh d'électricité d'ici 2035-2050. Actuellement, la France consomme ~450 TWh d'électricité. Si vous ajoutez les 200 TWh de la PPE, nous serions dans les clous.
Mais il y a les paroles, les slides de l'ADEME et la réalité. En fait la consommation française est en chute significative depuis 2019, en 2024 nous sommes revenus à la consommation de 2004.
La réalité est que les politiques craignent un retour des gilets jaunes et tardent à faire le nécessaire pour accélérer l'électrification des usages. En effet, dans le slide ci-dessous, vous remarquerez que l'électricité reste l'énergie largement la plus taxée si on la ramène aux émissions de CO2.
Enfin je vais terminer cette note par un message aux différents acheteurs d'énergie, je vous conseille de rester attentifs pendant vos congés, les annonces de D. Trump sur les droits de douane pourraient influencer le marché et donc les fondamentaux de l'énergie.
Je vous partage une information de dernière minute, le Premier ministre François Bayrou, vient d’annoncer la volonté du gouvernement de protéger les industriels face à la volatilité des prix de l'électricité en misant sur notre électricité décarbonée et ainsi permettre aux industriels de bénéficier d’accords sur les prix de l’électricité à hauteur de 30 TWh d'ici la fin de l'année, soit un peu moins de 10 % de la production nucléaire.
Envolée de 55 % du prix spot
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2026 base | 65,29 |
2,04
|
-2,59
|
FR Cal2027 base | 63,47 |
1,69
|
-1,15
|
FR Cal2028 base | 65,56 |
1,21
|
-0,50
|
Les prix à terme de l’électricité en France ont fortement progressé cette semaine, dans le sillage de la hausse des prix du gaz. Le contrat pour livraison en 2026 a grimpé de 4 %, clôturant à 65,29 €/MWh.
Le prix spot de l’électricité en France a bondi de 55 %, atteignant 58,20 €/MWh, dans un contexte de forte chaleur. La baisse de la production nucléaire, liée à des problèmes de corrosion sous contrainte à Civaux 2 et à l’élévation de la température des rivières, a accentué cette hausse.
Hausse de 3 % du prix du gaz Cal’26
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2026 | 34,06 |
0,79
|
-1,31
|
PEG Cal2027 | 29,98 |
0,37
|
-0,46
|
PEG Cal2028 | 26,18 |
0,27
|
-0,18
|
Les prix à terme du gaz en France ont poursuivi leur hausse, soutenus par la perspective d’une concurrence accrue avec l’Asie pour les cargaisons de GNL, alors que l’UE cherche à reconstituer ses stocks avant l’hiver. Le contrat Cal’26 a ainsi progressé de plus de 3 %, pour dépasser légèrement les 34 €/MWh.
Le prix spot du gaz au PEG a augmenté d’environ 5 %, atteignant 34,42 €/MWh. Cette hausse s’explique par des températures supérieures aux normales saisonnières, qui ont stimulé la demande liée à la climatisation.
Baisse de 1 % des prix du carbone
Les prix du carbone en Europe ont reculé cette semaine, pénalisés par un manque de visibilité sur les échanges avec les États-Unis et une activité réduite liée à la période estivale. Les quotas EUA échéance décembre 2025 ont cédé 1 %, pour clôturer à 70,42 €/tonne.
30 TWh... une "arenh " en minuscule !
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