Bonjour, tous les mardis, Sirenergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
La proposition de loi sur l'énergie est révélatrice des incohérences et des défis de la politique énergétique française.
Officiellement, cette loi est censée définir les grands choix énergétiques de la France à l'horizon 2035. Concrètement, elle montre surtout à quel point notre politique énergétique est aujourd'hui à la dérive.
Il y a d'abord ce paradoxe: le texte fixe un objectif en forte hausse de 200 térawattheures d'électricité renouvelable en 2030, ce qui fait que les renouvelables atteindraient 40 % de notre consommation d'électricité. La semaine dernière, un amendement qui propose un moratoire sur l'éolien et le solaire a été adopté.
Les parlementaires de droite sont même allés jusqu'à voter la réouverture de la centrale de Fessenheim, fermée depuis cinq ans et donc déjà en partie démantelée.
Pour continuer en absurdie, on ajoute à cela quelques amendements sur un retour des tarifs réglementés du gaz, sur la transformation d'EDF, sur la sortie du marché européen. Et vous obtenez un patchwork sans logique ni cap.
La loi sur notre politique énergétique, sur la transition énergétique et donc sur l'électrification nécessaire devrait être votée sans penser à demain mais en pensant à après-demain. Force est de constater que nos députés ne sont pas à la hauteur des enjeux d’un tel sujet qui dépasse désormais le champ politique.
Le résultat est sans appel avec une loi sans étude d'impact, sans boussole, et qui bricole au lieu de planifier. Et ce n'est pas juste un débat d'experts, car derrière ce chaos législatif, c'est toute la crédibilité de notre stratégie de décarbonation qui vacille.
Or, face à une consommation électrique appelée à exploser, la France n'a plus le luxe d'attendre. Avec ce texte, le monde économique espérait une vision. On a au final une collection d'amendements contradictoires.
Je ne peux terminer cette note hebdomadaire sans parler de la guerre entre Israël et l'Iran. Ce matin, un début de cessez-le-feu a été respecté par les deux parties,et les marchés de l'énergie ont réagi positivement à cette annonce.
Je ne vais pas mettre un billet pour une forte baisse et une paix durable, donc mon message est le suivant: si vous avez un achat à faire ou un contrat à signer, c'est le moment. La fenêtre de tir peut très vite se refermer.
Flambé de 19 % du prix spot
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2026 base | 67,38 |
0,47
|
5,54
|
FR Cal2027 base | 63,56 |
0,42
|
3,49
|
FR Cal2028 base | 65,84 |
0,83
|
3,01
|
Les prix à terme de l’électricité en France ont reculé au cours de la semaine, dans le sillage de la baisse des cours du carbone. Toutefois, la hausse des prix du gaz a freiné ce repli. Ainsi, le contrat pour livraison en 2026 a perdu 0,7 %, pour s’établir à 67,38 €/MWh.
À l’inverse, le prix spot de l’électricité en France a bondi de plus de 19 %, atteignant 56,26 €/MWh. Cette hausse a été alimentée par des arrêts de réacteurs nucléaires, notamment pour maintenance à Flamanville-3 (1,6 GW) et Chinon-3 (0,9 GW).
Hausse de 4 % du prix du gaz Cal’26
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2026 | 36,94 |
0,69
|
2,02
|
PEG Cal2027 | 30,90 |
-0,03
|
1,02
|
PEG Cal2028 | 26,90 |
0,33
|
1,23
|
Les prix à terme du gaz en France ont enregistré une nette progression la semaine dernière, dans un contexte de craintes grandissantes quant à d’éventuelles perturbations de l’approvisionnement mondial en GNL si l’Iran venait à bloquer le détroit d’Ormuz. Le contrat Cal’26 a ainsi grimpé de plus de 4 %, pour atteindre 36,94 €/MWh.
Le prix spot au hub PEG s’est envolé d’environ 8 %, atteignant 39,87 €/MWh. Cette hausse s’explique par un arrêt imprévu de 8 mcm sur le site norvégien de Kollsnes, conjugué à des opérations de maintenance programmées dans les terminaux méthaniers français.
Baisse de 3 % des prix du carbone
Les prix du carbone ont fléchi sur la semaine, pénalisés par une demande sous-jacente en berne, des ventes techniques et des prises de bénéfices. Les quotas EUA à échéance décembre 2025 ont reculé d’environ 3 %, pour clôturer à 73,27 €/tonne.
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