Bonjour, tous les mardis, Sirenergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Cette semaine est riche en événements géopolitiques et notamment au Moyen-Orient qui s’embrase.
Comme vous le savez, Israël a décidé d'attaquer son pire ennemi, l'Iran. Si je parle de ce sujet dans ma note hebdomadaire, c’est forcément lié aux risques sur les prix de l'énergie si le scénario d’une guerre entre les deux pays persiste et finit par faire exploser le prix du pétrole.
Je vais rappeler ici quelques données qu'il faut avoir en tête, et pourquoi il ne faut pas paniquer.
Avant l'arrivée des Mollahs en 1974, l'Iran produisait 6% du pétrole mondial, le pays est maintenant descendu à 2%. Les pays consommateurs de pétrole se sont diversifiés et l'Iran n'est plus un acteur majeur qui pourrait influencer les cours mondiaux. Le plus gros producteur mondial est actuellement les USA. Les Américains ne vont pas laisser traîner ce conflit car, pour l'Américain moyen, le prix à la pompe est un sujet critique qui pourrait se retourner dans les votes.
Le véritable enjeu de cette guerre serait le blocage du Détroit d'Ormuz, car là on parle d'un passage de 30 km de large entre l'Iran et Oman où passe 20% du GNL mondial. Le blocage par l'Iran de ce détroit ainsi que celui de la Mer Rouge par les Houthis (proxys des Iraniens), ferait flamber les prix mondiaux du gaz et causerait des dommages économiques importants.
Le départ anticipé de Donald Trump du G7 ce matin, montre que le sujet est scruté avec la plus haute importance. Selon le site Kepler, des cargos de GNL auraient décidé ou reçu l’ordre de faire demi-tour cet après-midi et de ne pas passer par le détroit d’Ormuz.
Les marchés de l'énergie restent très volatiles dans l'attente d'une annonce d'ici la fin de la semaine. Pour le moment, il y un correctif à la baisse après une forte hausse sur les produits à moyen terme.
Nous avons eu également une annonce d'EDF concernant de nouvelles traces de corrosion sous contrainte sur une centrale en fin de semaine dernière. La différence par rapport à 2022, c'est qu'EDF connaît le problème et la solution. D'ailleurs, EDF a annoncé ce matin qu'il maintenait ses prévisions de production pour 2025.
La Commission européenne vient d'annoncer le calendrier de la fin des livraisons de gaz russe :
Nous reviendrons sur ce sujet dans les prochaines semaines, car mon petit doigt me dit que de gros industriels de la chimie (en Allemagne par exemple) ne vont pas se laisser faire. A suivre…
Envolée de 80 % du prix spot
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2026 base | 67,88 |
5,61
|
9,95
|
FR Cal2027 base | 64,62 |
5,09
|
7,19
|
FR Cal2028 base | 66,06 |
3,57
|
4,25
|
Les prix à terme de l’électricité en France ont enregistré une nette hausse cette semaine, dans un contexte marqué par la persistance des problèmes de corrosion sous contrainte affectant le parc nucléaire. EDF a annoncé l’ouverture d’une enquête sur de potentielles fissures liées à ce phénomène au sein du réacteur Civaux 2 (1,5 GW), ravivant les inquiétudes concernant une dépendance accrue de l’Europe à la production d’électricité à base de gaz.
En conséquence, le contrat français à échéance 2026 s’est envolé de plus de 7 %, atteignant 67,88 €/MWh.
Le prix spot de l’électricité a bondi d’environ 80 % pour clôturer à 47,12 €/MWh, sous l’effet d’une baisse de la production éolienne et d’une hausse de la demande liée au refroidissement.
Hausse de 5 % du prix du gaz Cal 2026
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2026 | 35,37 |
2,48
|
2,34
|
PEG Cal2027 | 30,44 |
1,57
|
1,75
|
PEG Cal2028 | 26,35 |
0,84
|
1,30
|
Les prix à terme du gaz en France ont fortement progressé la semaine dernière, alimentés par les craintes de perturbations dans les flux de GNL transitant par le détroit d’Ormuz, à la suite d’une attaque israélienne visant des installations nucléaires iraniennes.
Ainsi, le contrat Cal 2026 pour le gaz français a grimpé de plus de 5 % sur la semaine, pour s’établir à 35,37 €/MWh.
Le prix spot au point d’échange gazier (PEG) a progressé de plus de 7 %, atteignant 36,93 €/MWh, dans un contexte de maintenance en cours en Norvège. Les inquiétudes se renforcent quant à d’éventuels arrêts prolongés, notamment en raison des difficultés à rediriger les flux durant l’arrêt du site de Kollsnes.
Les EUA à leur plus haut niveau depuis quatre mois
Les prix du carbone ont continué leur progression cette semaine, soutenus par les tensions géopolitiques et l’arrêt d’un réacteur nucléaire en France, qui ont entraîné une hausse des prix du gaz et de l’électricité. Les perspectives d’une augmentation de la consommation de gaz et de charbon, conjuguées à la montée des températures en Europe du Sud, ont également stimulé la demande en quotas carbone.
Les EUA à échéance décembre 2025 ont gagné environ 2 %, atteignant 75,34 €/tonne, soit leur plus haut niveau depuis quatre mois.
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