Bonjour, tous les mardis, Sirenergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Cette semaine, je souhaite rebondir sur plusieurs sujets.
L'assemblée générale d’EDF a validé cette semaine la nomination de Bernard Fontana comme remplaçant de Luc Rémont à la tête d'EDF. Bernard Fontana a confirmé sa volonté de fournir de l'électricité "bon marché" à tous les industriels. Dans le même temps, il ne semble pas vouloir remettre en cause le dispositif négocié en catimini entre EDF et Bercy fin 2023. Le dossier a déjà perdu plusieurs mois et pour le moment les CAPN ou autres contrats spécifiques entre EDF et les industriels n'ont pas suscité un grand intérêt.
Si le nouveau président d'EDF reste sur la même ligne directrice que son prédécesseur, les industriels vont monter au créneau une nouvelle fois. Les jours de Bernard Fontana sont-ils déjà comptés ? A suivre dans les prochaines semaines.
Outre Rhin, et pour la première fois depuis 1949, le chancelier issu de la coalition n'a pas été élu au premier tour. C'était un tournant important pour l'Allemagne qui était sur le point d'avoir un nouveau chancelier, plutôt en faveur du nucléaire et un fervent défenseur de l'Ukraine.
Finalement, à l’issue d’un second tour, Friedrich Merz est élu chancelier. Le résultat de cette élection aurait pu impacter le marché de l'énergie en Europe en fonction de l'appétence ou pas de l'Allemagne au gaz russe.
Dans le même temps, le CSE (Conseil Supérieur de l'Énergie) examine aujourd'hui un texte permettant aux producteurs d'énergie renouvelable sous obligation d'achat, de participer au mécanisme d'ajustement et au service système (réserve primaire et secondaire). Ce texte vise à limiter l'apparition de prix négatifs sur le marché français. Le nombre d'heures en prix négatifs est en très forte croissance depuis quelques années.
J'en ai déjà parlé dans ma note hebdomadaire, les grands producteurs d'ENR sont depuis le 1er janvier 2025 dans l'obligation de couper ou réduire leurs injections sur le réseau en cas d'apparition de prix négatifs, sous peine de fortes pénalités. Nous pouvons remarquer que, depuis quelques semaines, les prix négatifs oscillent autour de zéro, mais ne plongent plus à -50, -100 €/MWh comme nous l'avons constaté l'année dernière.
L'influence grandissante de la réglementation sur les prix va modifier la vision des traders sur la formation des prix de marché. Nous remarquons dès à présent une moindre volatilité sur les prix spot.
Nous reviendrons sur ce phénomène dans une prochaine newsletter. Je profite de ce papier pour rappeler que les prix de marché de l'énergie en France influencent le prix de nos voisins européens et inversement
Rebond de 3 % de l’électricité Cal'26
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2026 base | 61,61 |
1,09
|
-1,57
|
FR Cal2027 base | 59,69 |
0,65
|
-0,12
|
FR Cal2028 base | 63,18 |
0,95
|
0,95
|
Les prix à terme de l’électricité en France ont progressé la semaine dernière, soutenus par la hausse des prix du gaz et du carbone. L’incertitude demeure toutefois, en raison d’un mélange de facteurs techniques, climatiques et géopolitiques rendant les tendances difficiles à anticiper. Le contrat pour livraison en 2026 a ainsi augmenté d’environ 3 %, atteignant 61,61 €/MWh.
À l’inverse, le prix spot de l’électricité en France a chuté de 45 % sur la semaine, pour s’établir à 13,59 €/MWh. Cette baisse s’explique par une production accrue d’énergies renouvelables et une demande en repli.
Hausse de 4 % du prix du gaz Cal'26
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2026 | 31,57 |
1,34
|
-1,99
|
PEG Cal2027 | 28,28 |
0,89
|
-0,13
|
PEG Cal2028 | 25,30 |
0,38
|
0,26
|
Les prix à terme du gaz en France ont progressé la semaine dernière, sous l’effet de conditions météo, du contexte géopolitique et d’un environnement économique incertain. L’UE poursuit ses efforts pour réduire sa dépendance au gaz russe, tandis qu’un éventuel apaisement du conflit en Ukraine pourrait rouvrir certains flux. En parallèle, les prix ont été soutenus par la volonté affichée de la Chine de relancer les discussions commerciales avec les États-Unis. Résultat : le contrat Cal’26 a grimpé de 4 %, à 31,57 €/MWh.
Le prix spot du PEG a grimpé d'environ 5 %, atteignant 32,35€/MWh. Cette hausse est liée à une baisse des flux norvégiens, due à une maintenance à l’usine de Kollsnes, ainsi qu’à des températures plus fraîches.
Les EUA oscillent à leur plus haut niveau sur un mois
Les prix du carbone en Europe ont fortement rebondi la semaine dernière, atteignant leur plus haut niveau en un mois. Ce mouvement haussier s’explique par des prévisions de froid et une dynamique technique sur les marchés. En avril, les prix étaient sous pression en raison d’un temps doux, d’une demande réduite et d’une forte participation aux enchères. Les EUA échéance décembre 2025 ont progressé de plus de 3 %, pour atteindre 67,47 €/tonne.
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