Bonjour, tous les mardis, Sirenergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Aujourd’hui, se tenait le colloque de l’UFE (Union Française de l'Électricité), ce rendez-vous annuel est toujours l’occasion d’écouter des personnalités du monde de l’énergie.
Le message principal qui ressort de cette journée est la demande de Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, qui souhaite la prolongation de l’ARENH sur deux ou trois ans. Une prolongation en attendant de trouver une solution pérenne, quitte à modifier le prix qui n’a pas évolué depuis 2012 ou encore le problème de dissymétrie.
L’ensemble des acteurs économiques du milieu énergétique sont tous unanimes pour prolonger le dispositif ARENH.
Mais le groupe EDF, représenté par son PDG Luc Rémont, a répondu que ce n’était pas la solution, et que le groupe ne pourrait pas continuer à investir dans des nouvelles centrales si le nucléaire historique était bradé en dessous de son prix de revient.
Personnellement, je vais reprendre une petite phrase que j’ai reçue via les réseaux sociaux ce midi :
“Pas de nucléaire amorti, pas cher => pas d’industrie.
Pas d’industrie => pas besoin de nucléaire”
Le prix de la dernière enchère de capacité pour 2025 a été publié à “0 €/MWh” la semaine dernière, même si le prix résultant des enchères est un peu obscur, il est difficile d’expliquer que nous avons besoin de construire des nouvelles capacités.
Il faut une électricité bon marché pour relancer et garder le tissu industriel français, et si et seulement si cela fonctionne, alors là, il faudra lancer des nouvelles centrales de production électrique.
En ce moment, le groupe EDF est chahuté comme un pantin par ce qui reste du gouvernement. On cherche le court terme, ce n’est pas la meilleure stratégie pour faire venir les investisseurs sur le sol français.
Ce matin, les deux grands patrons d’EDF et de TotalEnergies étaient tout de même alignés pour souligner la lourdeur administrative et la longueur des procédures françaises qui ne sont pas adaptées face à la concurrence internationale voire européenne. Patrick Pouyanné a annoncé avoir installé plusieurs GW aux USA contre quelques centaines de MW en France. Le message est clair, pour lui : “si j’ai un investissement à faire dans le renouvelable, je vais regarder à deux fois avant d’investir en France”.
Pour revenir sur un sujet un peu plus terre à terre, un texte réglementaire devrait prochainement sortir pour définir les taux de CSPE/TICFE/… l’accise sur l’électricité.
Ainsi, à compter du 1er février 2025, les clients qui étaient à taux plein reviendraient au niveau de taxes d’avant la crise, et ceux qui étaient à taux réduit et bénéficiaient du taux de 0,5 €/MWh pendant la crise, reviendraient aux taux réduits d’avant-crise.
Les factures que vous recevrez en mars 2025 devront être doublement vérifiées afin de s’assurer de l’exactitude des données.
Les contrats à terme suivent la baisse des prix du gaz et du carbone
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2025 base | 72,33 |
-4,56
|
-5,43
|
FR Cal2026 base | 63,86 |
-1,19
|
-4,27
|
Les prix de l'électricité à terme en France ont enregistré une baisse d'une semaine à l'autre, reflétant le recul des prix du gaz et des quotas de carbone. Ainsi, le contrat pour livraison en 2025 a diminué de 6 %, atteignant 72,33 €/MWh.
En parallèle, le prix spot de l'électricité en France a chuté d'environ 12 % sur la semaine, s'établissant à 126,21 €/MWh. Cette baisse s'explique par une hausse de la production éolienne et des prévisions météorologiques favorables.
Chute de 7 % des prix du gaz
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2025 | 42,51 |
-3,14
|
1,08
|
PEG Cal2026 | 34,66 |
-1,07
|
0,69
|
Les prix à terme du gaz en France ont également reculé sur une base hebdomadaire, malgré les préoccupations liées aux faibles niveaux de stocks après un mois de novembre marqué par une forte demande. Ce repli s'explique par l'assouplissement des règles russes sur l'utilisation des devises étrangères pour les paiements. Le contrat de gaz français Cal'25 a ainsi baissé de 7 %, atteignant 42,51 €/MWh.
Le PEG spot a fléchi de 7 %, s'établissant à 44,59 €/MWh, sous l'effet des prévisions d'un temps plus doux pour la fin du mois.
Les EUAs chutent vers 66 €/t
Les prix du carbone en Europe ont reculé, les opérateurs anticipant l'échéance du contrat d'options de décembre. La baisse des prix du gaz a renforcé cette tendance baissière. Les EUAs arrivant à expiration en décembre 2024 ont diminué de 3,6 %, pour s'établir à 66,37 €/tonne.
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