L'analyse marché du 19 novembre 2024

A l’international, le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, a annoncé la création d’un Conseil national de l’énergie, dont la mission sera de « superviser le chemin vers la domination énergétique des Etats-Unis ». Il a nommé par ailleurs un secrétaire à l’énergie, Chris Wright, un climatosceptique soutenu par les pétroliers, dirigeant d’une entreprise dans la fracturation hydraulique, qui aura pour feuille de route la dérégulation du secteur de l’Energie.

A Bakou, en Azerbaïdjan, la COP29 tient toutes ses promesses : il est temps d’arrêter le « théâtre », presse l’ONU, ce qui résume bien le climat délétère pour réussir à sauver les accords de Paris dans un contexte politique instable et face à des hausses de températures toujours plus importantes. Après Emmanuel Macron, Agnès Pannier-Runacher renonce à se rendre à Bakou, sur fond de tensions avec l’Azerbaïdjan. L'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche pourrait tout changer, car le futur président américain a promis de sortir des accords de Paris. Les pays présents disposent de dix jours pour s'entendre et pour montrer que la lutte contre le réchauffement climatique continue.

Les prix du gaz en Europe ont atteint un record cette année, ce vendredi, après l'annonce d'une réduction des livraisons de gaz russe par le groupe autrichien OMV. Cette annonce survient après des mois passés, par les puissances publiques européennes et françaises, à expliquer que nous étions sortis de la dépendance gazière à la Russie. On peut mesurer la dépendance européenne au gaz russe en observant la place occupée par celui-ci dans la demande européenne. Dans le cas de l’année 2024 qui, rappelons-le, n’est pas encore tout à fait terminée, on parle d’environ 17 %. 17 % du gaz brûlé en Europe, qu’il soit gazeux ou naturel et liquéfié, provient directement de Russie. Affirmer que l’Europe – ou la France, d’ailleurs – est sortie de sa dépendance au gaz russe, ce n’est pas vrai. C’est une description politique dont il faut bien reconnaître qu’elle est assez éloignée de la réalité.

En France, c'est inédit. L'Assemblée nationale a, sans surprise, rejeté à une large majorité, la partie "recettes" du projet de loi de finances pour 2025, qui avait été profondément modifiée au cours de son examen par les députés. En conséquence, l'ensemble du projet de loi de finances va être transmis au Sénat, sans que les députés ne puissent débattre des dépenses.

L’après-Arenh reste un sujet scruté et attendu par tous. La présidente de la CRE juge que la transition du système de l’Arenh vers le mécanisme « tout marché issu de l’accord Etat-EDF s’opère de manière positive, même si des progrès restent encore à faire » m’amène à redire ici que :

-Personne n'est satisfait, on le voit dans les annonces de l'UNIDEN ou du CLEEE.
-Au vu des différents communiqués, le document qui a fuité n'est qu'une simple feuille volante, négociée sur un coin de table.
-Dans ce document, on parle de prix cible, on précise des seuils, sans expliquer le montant redistribué.
-Pour résumer, il n'y a aucun accord, il y a des discussions, et elles sont très loin d'aboutir.

On termine sur une bonne nouvelle, la France bat son record d'exportation nette d'électricité. Elle a exporté plus de 78 TWh d’électricité en net vers ses voisins européens. Elle dépasse ainsi son précédent record, de 77 TWh, passé en 2002.