L'analyse marché du 8 octobre 2024

Cette semaine, j’ai participé avec mes équipes au salon Gazelec. Comme chaque année, ce salon est placé en octobre. Cette date n’est pas anodine, car c’est souvent à ce moment que la CRE, les associations de consommateurs et les fournisseurs s’écharpent ou se chamaillent sur la réglementation et l’avenir du marché français de l’énergie.

Cette 15ème édition a tenu ses promesses, et nous n’avons rien appris de très concret sur l’avenir.
Je vous résume ci-dessous les quelques sujets qui ont été discutés.

Les très grands consommateurs n’ont toujours pas trouvé de solutions avec EDF sur un approvisionnement à long terme pour remplacer l’ARENH et selon l’UNIDEN, « nous sommes très loin d’un accord avec EDF ».

EDF avait annoncé avant l’été avoir signé plusieurs lettres d’intention pour approvisionner des clients avec des CAPN. Dans les faits, l’association des grands consommateurs a confirmé ce matin qu’une lettre d’intention n’était pas un contrat, et que les clients étaient très hésitants du fait de l’avance de trésorerie à faire pour accéder à ces contrats.

La CRE a annoncé que les travaux sur les horaires du TURPE était bien avancés, l’idée est d’avoir des heures creuses dans l’après-midi. Cette évolution devrait inciter les consommateurs à consommer dans les heures creuses en journée.

La hausse de l’obligation d’économie pour la période 6 des CEE est une aberration selon Frank Roubanovitch : avant de taxer encore une fois les clients tertiaires et les particuliers, l’association préconise de former d’avantage d’artisans qualifiés, et surtout de faire davantage de surveillance, d’enquêtes sur la réalité des travaux et les économies d’énergie réalisées.

Concernant la hausse de la TICFE/CSPE, les clients sont alignés avec la ministre de l’Énergie. Taxer davantage l’électricité est un non-sens écologique qui fera ralentir l’électrification nécessaire des usages. Les clients n’ayant pas d’exonération sur cette taxe sont passés de 0,5 à 20,5 €/MWh après la crise. Mais les taxes locales et départementales ayant été intégrées, le retour à la normale nous amène à une taxe qui sera au moins égale à 32 €/MWh pour les sites inférieurs à 250 kVA. Les arbitrages en cours pourraient aboutir à une hausse encore bien supérieure, soit bien au-dessus de 22,50 €/MWh pour les grands sites et 32 €/MWh pour les petits sites.

La CRE a rappelé que RTE et ENEDIS ont prévu d’investir 100 Milliards dans les réseaux et les interconnexions pour absorber la transition énergétique.