L'analyse marché du 17 septembre 2024

Cette fin de semaine devrait être annoncé le gouvernement de Michel Barnier. L'ensemble des acteurs du milieu de l'énergie, que ce soit le SER (Syndicat des Énergies Renouvelables) ou les différents experts sur les réseaux sociaux, demandent au premier ministre de mettre sur le même plan la dette économique et la dette écologique. Pour cela, un ministère de l'énergie et de la transition écologique ne doit pas être sous la tutelle du ministre de l’Économie comme ce fut le cas ces dernières années.

La ténacité de l'ancienne ministre Agnès Pannier-Runacher a montré son efficacité quand il a fallu débattre à Bruxelles, inclure le nucléaire dans le green deal européen et considérer cette énergie comme bas carbone.

Un autre exemple me vient à l'esprit, un ministre de l’Économie aura, lui, tendance à augmenter les taxes sur l'électricité par souci d'économie et de finances publiques, alors que les experts sont unanimes : pour réussir la transition énergétique et écologique, il faut électrifier la France. Cela va du particulier avec les pompes à chaleur, en passant par l'industrie qui doit aussi convertir ses chaudières au gaz, au fuel ou encore au charbon pour certaines, l'électricité. Le futur gouvernement devra peut-être assumer des potentiels "gilets jaunes", mais il faudra passer par ce chemin si nous voulons avancer dans la transition écologique. Avec une majorité très relative à l'assemblée, je pense que ces quelques mots vont rester vains...

Pour revenir à un sujet plus terre à terre, qui concerne l'ensemble des abonnés (de plus en plus nombreux, et je vous en remercie) à cette "newsletter hebdomadaire". J'ai annoncé dès début juillet dans une précédente note, qu'il ne faut jamais prendre des positions quand le marché ne suit plus les fondamentaux, mais qu'il subit une tendance inexplicable sur fond de tension géopolitique et de spéculation.

Nous avons perdu plus de 10% depuis mi-juillet et même 20% depuis mi-août sur le produit Base CAL 2025 Électricité France. A 2% près, nous sommes au plus bas de toute l'année 2024 sur cette cotation 2025. Il reste encore des opportunités à saisir pour les clients ayant opté pour un mix Spot/Forward. Mais pour les clients en prix fixe, je n'attendrai pas (à leur place) quelques semaines de plus pour gagner quelques %, avec le risque d'être devenu, d'ici fin octobre un acheteur obligé de fixer sonprix et donc d'être attendu au tournant par les marchés.

Concernant les années 2026 et au-delà, nous n'avons pas encore atteint le prix le plus bas de l'année 2024 qui était en février, mais nous approchons du prix "plancher" qui pourrait être autour des 60€/MWh (étrangement, le prix que la CRE avait laissé fuiter en fin d'année dernière pour proposer un prix du nucléaire français, dans le but de travailler sur l'après-ARENH).