Bonjour, tous les mardis, Sirenergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Comme je vous le disais la semaine dernière, et ce que confirme la Cour des comptes dans un rapport sans appel, elle dénonce une fiscalité sur l’énergie excessivement complexe et inéquitable. Elle dresse un constat de la gestion des pouvoirs publics en la matière : la fiscalité de l'énergie n'est, non seulement, pas cohérente, mais elle n'est pas non plus pensée comme un outil de politique climatique à l'aune des objectifs de réduction des gaz à effet de serre du pays. Elle invite le prochain gouvernement à revoir les politiques fiscales en profondeur, à quelques semaines du vote du budget de l’État pour 2025.
Nous avons enfin un premier ministre qui va devoir se mettre rapidement à la tâche avec de nombreux sujets énergétiques à trancher. Je vous faisais l’inventaire des dossiers la semaine dernière.
J'avais annoncé dans une précédente newsletter que le prix de l’électricité 2025 était surévalué et que les acteurs en profitaient pour spéculer sur ce produit. L'annonce par EDF de l'augmentation de sa production nucléaire prévisionnelle pour l'année prochaine (avec des volumes proches des 350 TWh, soit environ 100% de sa capacité moyenne sans Fessenheim) a eu un effet immédiat sur les prix. Nous avons perdu entre 8 et 10% sur 2025 en une dizaine de jours.
Le prix de l'électricité se stabilise un peu mais continuent de baisser. Au point de revenir au niveau d'avant la guerre en Ukraine, c'est-à-dire avant février 2022.
Concernant le gaz, malgré une légère baisse début septembre, globalement sur l'année, cela monte encore, le prix du gaz pour 2025 reste encore 40% plus cher qu'avant le début de la guerre en Ukraine. Importer du gaz naturel liquéfié reste plus cher que de faire venir du gaz par gazoduc depuis la Russie. Le coût d'importation par bateau du GNL sera toujours supérieur à un gaz transporté par gazoduc. Les élections américaines vont accélérer la volatilité sur le prix du GNL, car si Joe Biden a stoppé toutes fracturations hydrauliques, Kamela Harris semble ouverte sur le sujet pour capter des électeurs de Donald Trump.
Pour ceux qui n'ont pas encore pris de position sur 2026/2027, je pense que fixer 20/30% de leur volume serait raisonnable. Pour ceux qui le peuvent et qui sont au Spot sur 2025, il faut revendre l'ARENH et rester au Spot en attendant des jours meilleurs.
Les prix de l’électricité reculent
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2025 base | 76,89 |
-6,29
|
-5,33
|
FR Cal2026 base | 68,52 |
-3,68
|
-2,36
|
Les prix à terme de l'électricité ont enregistré une baisse sur la semaine, impactés par les prix baissiers du gaz et du carbone ainsi que par les perspectives confortables de l’offre. Ainsi, le contrat pour livraison en 2025 s’est effondré de plus de 7 %, pour terminer à 76,89€/MWh. Celui pour livraison en 2026 a chuté de 5% pour se situer à 68,52€/MWh.
Le prix spot de l'électricité en France a plongé d’environ 58 %, clôturant aux alentours de 44€/MWh ce lundi, en raison de la hausse de la production des énergies renouvelables et de l’abondance de l'offre. Par ailleurs, EDF a raccourci d'une semaine l'arrêt prévu de son réacteur nucléaire de 1,5 GW, Chooz 2, le faisant passer du 21 au 30 septembre. Initialement, le redémarrage était prévu pour le 7 octobre.
Les prix à terme du gaz sous pression
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2025 | 38,38 |
-1,30
|
-2,78
|
PEG Cal2026 | 33,09 |
-1,36
|
-2,03
|
Les prix à terme du gaz ont perdu du terrain d’une semaine à l’autre, les fondamentaux confortables avec des stocks actuellement à 93% en Europe, ayant compensé les inquiétudes quant à l’offre liées aux travaux de maintenance en Norvège et à la baisse des importations de GNL. Par conséquent, le contrat PEG Cal'25 a reculé de 3,3%, atteignant à 38,38€/MWh. Le contrat pour livraison en 2026 a, quant à lui, diminué d’environ 4% à près de 33€/MWh.
Le prix spot du PEG a enregistré une chute de 3,5 % sur une base hebdomadaire, se négociant à 36,55€/MWh ce lundi, influencés par une faible demande du gaz pour la production d’électricité due à une production d’énergie éolienne accrue.
Les prix du carbone en déclin
Les prix européens du carbone ont affiché une baisse significative sur la semaine, un mix énergétique baissier ainsi qu’une vague de ventes ayant pesé sur les prix. En conséquence, les EUAs expirant en décembre 2024 se sont établis à 66,52€/tonne ce lundi.
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