Bonjour, tous les mardis, Sirenergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Toujours pas de Premier ministre, toujours plus de flou énergétique.
La filière énergétique attend des arbitrages sur les investissements dans la production d'électricité, une question cruciale pour toute l'économie et surtout l'industrie.
En 2025 et après, l'argent public ira-t-il à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, ou aux énergies renouvelables ? C'est le grand flou, la révision de la programmation énergétique de la France (PPE) ayant pris un an de retard.
La France a quand même envoyé le 10 juillet - presque dans les temps - à Bruxelles son Plan National Energie Climat (PNEC) qui était exigé avant fin juin. Mais un décret se fait toujours attendre pour mettre en œuvre la programmation pluriannuelle fixant pour 2035 les grands objectifs par type d'énergie et la stratégie nationale bas carbone (SNBC), feuille de route nationale pour lutter contre le changement climatique.
La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) proposait d'augmenter de 1% les factures fin août, pour suivre les dépenses nécessaires au réseau. Le ministre délégué à l'Energie (démissionnaire) a demandé à la CRE de réaliser une nouvelle délibération sur l'évolution des tarifs de l'électricité, selon une décision publiée samedi au Journal Officiel. C’est l’hypothèse que l’on vous avait donné dans une précédente newsletter. La Commission préconisait d'augmenter de 4,8% le TURPE (tarif d'utilisation du réseau public d'électricité), une des trois briques de la facture d'électricité à côté des taxes et du prix du courant lui-même.
Personnellement, comme d’autres experts l’ont partagé sur les réseaux sociaux, il devient urgent d’harmoniser les messages vers les consommateurs français. Les différentes annonces se contredisent discrètement.
Pour ceux qui ne l’auraient pas lu, j’ai été interrogé par le journal La Croix sur le sujet du gaz dans le cadre de la guerre en Ukraine et son impact sur les prix paru lundi 2 septembre 2024. J’ai rappelé que pour l’instant, il n’y a pas d’inquiétude, mais la situation risque d’être plus compliquée pour l’hiver 2025-2026, car il n’y a pas suffisamment de gaz naturel liquéfié (GNL) pour alimenter l’Europe. Les nouveaux terminaux prévus au Qatar et aux Etats-Unis ne seront pas opérationnels avant 2027.
Belle rentrée à tous !
Le spot en hausse, les prix à terme en recul
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2025 base | 83,18 |
0,30
|
3,61
|
FR Cal2026 base | 72,20 |
2,49
|
-0,42
|
Les prix à terme de l'électricité ont reculé sur une base hebdomadaire, sous l'effet d'un marché énergétique en baisse. Ainsi, le contrat pour livraison en 2025 a diminué de 2,7 %, pour s'établir à 82,88€/MWh. Le contrat pour livraison en 2026 a baissé de 4,4 %, atteignant 69,71€/MWh.
En France, le prix spot de l'électricité a bondi d'environ 23 % à 69,52€/MWh ce lundi, suite à la prolongation des arrêts des réacteurs nucléaires de Gravelines 4 et Bugey 3 (910 MW chacun) par EDF. De plus, la centrale de Cruas 1 (915 MW) a été mise à l'arrêt samedi jusqu'au 3 octobre pour maintenance.
Une trajectoire baissière pour les prix du gaz
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2025 | 39,67 |
-0,42
|
1,53
|
PEG Cal2026 | 34,45 |
-0,21
|
0,81
|
Les prix à terme du gaz ont reculé d'une semaine à l'autre, en raison de niveaux de stockage élevés et de l'apaisement des craintes d'une interruption de l'approvisionnement de l'Ukraine par la Russie, après que l'Ukraine a pris le contrôle du point de connexion de transit du gaz à Sudzha. Le contrat PEG Cal'25 a ainsi baissé de près de 4 %, atteignant 40,10€/MWh, tandis que celui pour 2026 a chuté de 1,4 % à 34,66€/MWh.
Le prix spot du gaz au PEG a diminué d'environ 7 % sur la semaine, clôturant à 36,61€/MWh ce lundi, sous l'effet de l'augmentation de la production d'énergies renouvelables qui a réduit la demande de gaz pour la production d'électricité.
Les prix du carbone à leur plus bas niveau en 2 semaines
Les prix du carbone en Europe ont chuté la semaine dernière, en raison d'un marché du gaz baissier et d'une forte activité de vente. Les EUAs expirant en décembre 2024 ont ainsi perdu 3,6 % sur une base hebdomadaire, s'établissant à 70,49€/tonne.
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