Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Le gouvernement actuel (pour quelques heures encore) renonce à augmenter le prix de l’électricité le 1er août, malgré l’avis de la Commission de Régulation de l’Énergie. En effet, la CRE voulait que le TURPE, le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité, augmente de presque 5 % le 1er août. Les 22 millions de ménages abonnés au tarif réglementé auraient subi une hausse mensuelle de 80 centimes à 3,20 euros. Une hausse relativement modeste lorsque l’on se souvient de l’augmentation du prix repère du gaz de 11,7 % en juillet. Un choix qui intervient dans un contexte politique explosif, alors que les prix de l’énergie ont agité les débats des élections européennes et législatives.
Le prix de l’électricité est devenu très sensible depuis le choc énergétique. Il a augmenté de 10 % lorsqu’on a commencé à débrancher le bouclier tarifaire. Mais les prix de gros vont considérablement reculer, de plus de 10 % en février 2025, ce qui permet de rendre plus indolore la hausse des prix d’acheminement. Pour le marché́ de gros de l’électricité́, le pic des prix se situait plutôt à l’été́ 2022. Quelques mois après le début de la guerre en Ukraine, cette période coïncidait avec une forte indisponibilité́ du parc nucléaire français, en raison de problèmes de corrosion.
Même s’il apparaît sur les factures d’électricité, le TURPE est en réalité payé par les fournisseurs d’électricité à Enedis et RTE. C’est donc un choix politique, mais il y aura obligatoirement un rattrapage.
Dans deux mois le nouveau gouvernement devrait annoncer une hausse pour financer le Turpe, c’est nécessaire si nous voulons tous accélérer la transition énergétique avec les investissements que cela comprend. Habituellement, le gouvernement suit les propositions de la CRE, une autorité́ indépendante. Hier, il l’a invitée à revoir sa copie. L’exécutif dispose d’un délai de deux mois pour demander une nouvelle délibération, d’ici là une nouvelle équipe ministérielle devrait alors être prendre place. Si la CRE et l’État ne parviennent pas à un accord, la situation pourrait se retrouver au niveau du Conseil d’État.
J’en ai déjà parlé ici mais je le rappelle, Bruno Le Maire a promis que la facture d’électricité́ de chaque Français baisserait de 10 à 15 % en février 2025 par rapport au tarif actuel. Cet engagement est, en réalité́, beaucoup moins difficile à tenir qu’il n’y paraît. Le tarif règlementé́ de vente de l’électricité́ se calcule déjà̀ mécaniquement sur la base des deux années écoulées
Hausse marginale des prix à terme de l'l'électricité
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2025 base | 73,35 |
0,19
|
6,26
|
FR Cal2026 base | 64,25 |
0,84
|
4,65
|
Les prix à terme de l'électricité en France ont légèrement augmenté d'une semaine à l'autre, malgré la baisse des prix du gaz et du carbone. Cette augmentation est due à une pression d'achat plus forte. Ainsi, le contrat d'électricité français pour livraison en 2025 a progressé de 0,3 %, atteignant 73,35 €/MWh.
En revanche, le prix spot de l'électricité a chuté de 13 % au cours de la semaine, s'établissant à 40,33 €/MWh en raison d'une production accrue d'énergie renouvelable.
Baisse de 2 % des prix à terme du gaz
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2025 | 35,96 |
-0,78
|
-0,18
|
PEG Cal2026 | 32,33 |
-0,31
|
0,53
|
Les prix à terme du gaz en France ont reculé la semaine dernière, dans un contexte de perspectives d'approvisionnement favorables, avec notamment des flux de gazoducs stables en provenance de Norvège et des sites de stockage bien remplis. Par conséquent, le contrat de gaz français Cal'25 a diminué de 2 % sur la semaine, clôturant à 35,96 €/MWh.
Parallèlement, le PEG spot a baissé de 2 % à 30,97 €/MWh en raison d'une demande réduite.
Les prix du carbone à leur plus bas niveau depuis deux semaines
Les prix du carbone en Europe ont fortement chuté au cours de la semaine, atteignant leur niveau le plus bas depuis près de deux semaines lundi, en raison d'une baisse de la demande. Les EUAs expirant en décembre 2024 ont reculé de 2 %, s'établissant à 67,64 €/tonne.
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