L'analyse marché du 18 juin 2024

La semaine passée, je faisais un point de situation sur le sujet énergie suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. Nous nous retrouvons aujourd´hui, après plusieurs jours de discussions, de rapprochements, de vifs débats et enfin dans la douleur de programmes. Certains programmes abordent divers sujets essentiels tels que les énergies renouvelables, le nucléaire, le gaz, et l'électricité. Malheureusement, ces sujets ne reçoivent pas l'attention qu'ils méritent et les débats politiques qui en découlent sont souvent truffés de raccourcis, contre-vérités, approximations, et promesses irréalistes.

Les discussions autour des prix du gaz et de l'électricité, cruciaux pour le pouvoir d'achat, ont été particulièrement intenses.

Le RN a proposé de réduire la TVA sur tous les produits énergétiques de 20 % à 5,5 %, ce qui coûterait 12 milliards d'euros au budget de l'État. Le ministère des Finances estime que cette mesure pourrait creuser un déficit de près de 17 milliards d'euros dans les recettes publiques, en période de contraintes budgétaires. De plus, cette mesure pourrait poser des problèmes juridiques au sein de l'Union européenne, les carburants ne figurant pas sur la liste des biens éligibles à une TVA réduite.

Bruno Le Maire a promis une diminution de 15 % des factures d'électricité pour février prochain, une baisse déjà prévue grâce à la disparition du pic des prix de 2022 dans les calculs pour 2025. Cependant, cette baisse pourrait atteindre 25 % sans le rétablissement des taxes supprimées lors du bouclier tarifaire. Le ministre continue pourtant à se vanter de cette baisse, qu'il attribue à l'action gouvernementale.

Le Nouveau Front Populaire souhaite bloquer les prix des biens de première nécessité, y compris l'énergie et les carburants, une mesure critiquée comme économiquement insensée et bénéfique pour tous les Français, y compris les plus riches, ce qui est en contradiction avec une politique d'extrême gauche.

En ce qui concerne le nucléaire, l'alliance PS-La France insoumise-Les Verts-communistes est profondément divisée. Emmanuel Macron a confirmé son intention de construire huit réacteurs supplémentaires pour réussir la transition écologique, malgré les défis déjà posés par la réalisation de six EPR2. Le RN, quant à lui, propose une expansion massive du nucléaire avec la réouverture de Fessenheim et la construction de 20 nouveaux réacteurs.

Le RN s'oppose également fermement aux énergies renouvelables, les qualifiant de non écologiques et non renouvelables bien que les éoliennes et les panneaux solaires permettent une production locale d'énergie et réduisent la dépendance énergétique.

Pour des projets nécessitant d'importants investissements et du temps pour être rentabilisés, l'incertitude politique est un handicap majeur.