Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
En ce début de semaine, nous avons vécu avec la peur d'un conflit plus large au Moyen-Orient qui aurait eu tendance à doper les cours des hydrocarbures, puisque la région concentre presque la moitié des réserves de pétrole.
Et pourtant, c'est l'inverse qui s’est produit : le prix du baril de Brent de mer du Nord pour livraison en juin perdait près de 0,5% à 89,29 dollars (84 euros) après avoir même reculé de 1%. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, baissait lui de près de 0,6%, jusqu'à atteindre 84,06 dollars au plus bas. Le gaz restait stable, avec un mégawattheure à 30,9 euros sur la bourse d'échange de référence en Europe TTF, contre 30,7 euros vendredi avant de bondir lundi en prenant 7% à surveiller tout de même.
S’il y a une escalade dans la situation au Proche et Moyen-Orient les conséquences pourraient être lourdes pour l’économie mondiale et les prix du pétrole et des matières premières pourraient flamber. Pour rappel, l’Iran est membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et détient la troisième réserve mondiale de pétrole la plus importante au monde derrière le Venezuela et l’Arabie Saoudite, et la deuxième réserve mondiale de gaz.
Les Etats-Unis regardent aussi le dossier de près, car une nouvelle flambée des cours du pétrole serait une très mauvaise nouvelle pour le Président américain à quelques mois de l'élection présidentielle.
Mais le plus ennuyeux serait la fermeture du détroit d’Ormuz, entre l’Iran et Oman par lequel transitent chaque jour un cinquième de la production mondiale de pétrole et d'importantes quantités de gaz naturel liquéfié provenant du Qatar. Pour le moment, on n’en est pas là. Les marchés avaient visiblement anticipé dans leurs prix la riposte iranienne.
Que ce soit la situation en mer Rouge, les risques d'escalade au Proche et au Moyen-Orient ou encore le conflit en Ukraine, tous ces sujets géopolitiques pèsent inévitablement sur la croissance économique.
D’ailleurs c’est Bercy qui le dit et pas moi cette fois ci « Les vrais risques économiques sont les risques géopolitiques ».
Nous avons pu observer une hausse de l’électricité de 20% en quelques semaines sur l’échéance 2025, mais cela a tendance à se stabiliser. Après la riposte israélienne qui devrait avoir lieu en fin de semaine, et qui ne devrait toucher que des structures militaires, nous devrions reprendre un trend baissier dans les prochaines semaines.
Hausse d’environ 8% des prix à terme
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2025 base | 82,46 |
5,82
|
2,23
|
FR Cal2026 base | 65,33 |
-0,06
|
-4,80
|
Cette semaine, les prix à terme de l'électricité en France ont connu une hausse, influencés par l'augmentation des tarifs du gaz et du carbone. Le contrat français d'électricité pour la livraison en 2025 a ainsi gagné près de 8 %, s'élevant à 82,46€/MWh.
Cependant, sur une base quotidienne, il a légèrement diminué suite à l'apaisement des inquiétudes concernant un potentiel conflit au Moyen-Orient.
Parallèlement, le prix spot de l'électricité en France a vu une augmentation à 3,20€/MWh, soutenu par des prévisions de production solaire inférieures aux attentes saisonnières, un refroidissement des températures et une montée de la demande.
Les prix à terme du gaz ont bondi
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2025 | 35,24 |
3,00
|
4,48
|
PEG Cal2026 | 31,51 |
1,55
|
2,86
|
Les contrats à terme pour le gaz en France ont également connu une hausse hebdomadaire, à la suite de la décision de l'Union européenne permettant aux états membres de limiter les importations de gaz russe et des attaques contre les infrastructures énergétiques en Ukraine par la Russie.
En conséquence, le contrat de gaz français pour Cal'25 a enregistré une augmentation significative de plus de 9 %, clôturant à 35,24€/MWh.
De même, le prix spot du PEG a grimpé de 6 % à 27,65€/MWh, impacté par les perturbations des flux de gaz via le gazoduc norvégien, des données industrielles encourageantes et des craintes d'un conflit élargi au Moyen-Orient.
Les EUAs à leurs plus hauts niveaux depuis trois mois
Les prix du carbone en Europe ont fortement augmenté cette semaine, atteignant les niveaux les plus élevés observés depuis trois mois. Cette montée est principalement due à la couverture des positions courtes et aux tensions continues au Moyen-Orient.
Le contrat de carbone expirant en décembre 2024 a vu son prix augmenter d'environ 11 %, atteignant 70,55€/tonne.
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