Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Nous avons tous en mémoire la crise énergétique, l’hiver 2021/2022 avec l’invasion de la Russie en Ukraine mais surtout les stocks de gaz en Allemagne très peu remplis par la société Russe Gazprom.
Puis nous avons passé une année 2022 avec une production nucléaire française catastrophique, liée aux problèmes de corrosion sous contrainte (CSC). La France s’était même préparée à accepter des risques de délestages pendant l’hiver 2022/2023.
Ces deux épiphénomènes qui n’ont rien à voir, ont créé une certaine tension sur les marchés européens, mais surtout ont laissé des traces indélébiles dans les mémoires des acheteurs et des consommateurs européens.
Depuis la fin de l’année 2023, avec le retour du nucléaire et l’achat en masse de GNL, les marchés de l’énergie européens sont redescendus pour se stabiliser autour des 65/70€/MWh.
Mais à ce prix, on comprend facilement que les grands industriels français ne se sont pas bousculés pour acheter des grandes quantités à EDF, qui annonçait fin 2023 (alors que les prix étaient encore autour de 100€/MWh) être prêt à vendre sur du plus long terme des volumes significatifs autour de 70€/MWh. L’accord secret entre Bercy et EDF pour l’après ARENH, explique à demi-mot que 70€/MWh est un très bon prix et que le consommateur est capable d’absorber ce prix.
Je ne vais pas me faire que des amis, mais depuis plusieurs années, on remarque que le marché à terme réagit fortement aux différentes annonces de la production nucléaire française. Alors, je n’irai pas jusqu’à penser que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qui est en négociation pour ne pas fusionner avec l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) ferait un peu de « zèle ».
Ces annonces font le bonheur de la salle de marché d’EDF qui doit rendre des comptes et vendre au plus haut la production du nucléaire français.
Plusieurs experts du marché français s’étonnent chaque année que les problèmes de maintenance ou autres sur les centrales françaises sont annoncés dès que les prix baissent un peu trop rapidement.
Ces variations importantes sur les marchés à terme donnent de moins en moins confiance aux consommateurs, une grande partie continue de s’orienter vers les prix court terme (le SPOT).
Vous pouvez retrouver sur notre site des courbes comparatives entre les prix à terme et les prix spot.
Les prix à terme en hausse de 10%
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2025 base | 75,70 |
6,73
|
-2,10
|
FR Cal2026 base | 68,26 |
7,88
|
-1,08
|
Sur la semaine, les prix du futur de l'électricité en France ont suivi la tendance haussière des prix du gaz et du carbone. Le contrat pour livraison en 2025 a ainsi augmenté d'environ 10% pour atteindre 75,70€/MWh.
Le prix spot de l'électricité a connu une flambée d'environ 12%, atteignant 76,42€/MWh. Cette hausse est principalement due à une production d'énergie éolienne plus faible.
Le prix du gaz maintient sa tendance à la hausse
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2025 | 29,85 |
2,76
|
-1,33
|
PEG Cal2026 | 28,31 |
2,08
|
-0,81
|
Les prix à terme du gaz ont poursuivi leur progression, principalement en raison d'une correction technique. Cependant, les fondamentaux baissiers persistent, avec une offre abondante et des niveaux de stockage de l'UE nettement supérieurs à la moyenne quinquennale (62% contre 45%).
En conséquence de la demande croissante liée à la baisse des températures, le prix spot du PEG a grimpé de 15% pour atteindre 26,50€/MWh.
Les EUAs au-dessus du support clé à 55 €/t
En Europe, les prix du carbone ont suivi la tendance haussière des prix du gaz. Un marché survendu a également contribué à la hausse, en déclenchant des rachats à découvert.
Les EUAs expirant en décembre 2024 ont ainsi bondi d'environ 6% pour atteindre 57,03€/tonne.
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