Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Je reviens cette semaine sur plusieurs signaux qui ne sont pas très réjouissants contrairement à ce que nous pourrions penser.
Le prix du carbone (qui est un prix européen) est au plus bas depuis deux ans, cela devrait nous mettre en alerte sur deux points majeurs :
1- Les industriels en France et en Europe ne vont pas bien et ne sont pas complètement sortis de la crise. Pour rappel, les grands industriels doivent acheter des quotas de CO2 pour couvrir les obligations.
2- Les signaux pour inciter l’investissement dans la transition énergétique ne sont pas là, avec ces prix du CO2, une centrale à charbon est plus rentable qu’une centrale au gaz.
La tension au Moyen-Orient semble redescendre, les rebelles yéménites Houthis en Mer Rouge sont moins agressifs. Cependant, les bateaux de GNL arrivent avec quand même un peu de retard. Ils doivent encore faire le tour de l’Afrique pour contourner le détroit de Mandeb. Le marché demeure tendu mais très peu volatile, les traders avaient anticipé ces délais supplémentaires et l’hiver peu rigoureux donc les stocks de gaz restent à des niveaux importants.
L’Europe avait annoncé en grande pompe de nombreuses sanctions contre la Russie, mais je vous rappelle que le gaz n’a pas été sanctionné contrairement au pétrole et au charbon. Certes, les volumes de gaz en provenance de la Russie ont baissé avec le sabotage des pipelines NS1 et NS2, mais les quantités de GNL en provenance de la Russie ont augmenté de façon significative pour quasiment compenser les volumes. La Russie reste le 4ème fournisseur de gaz de l’Europe. L’Allemagne, qui a choisi le gaz pour compenser sa sortie du nucléaire ne va pas pousser pour ajouter le gaz dans les sanctions européennes.
Le marché reste au global en «Backwardation» , je pense donc que nous pouvons encore espérer une légère baisse sur les marchés.
Les prix à terme testent les creux de 2021
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| FR Cal2025 base | 73,17 |
-4,63
|
-7,28
|
| FR Cal2026 base | 66,51 |
-2,83
|
-9,70
|
Les prix à terme de l'électricité en France ont connu une baisse cette semaine, atteignant leurs niveaux les plus bas depuis 2021 à l'approche de la fin de l'hiver. Par conséquent, le contrat pour la livraison en 2025 a enregistré une chute de 6 %, se fixant à 73,17€/MWh.
Le prix spot de l'électricité a augmenté de 33 % pour se situer autour de 71€/MWh en raison des prévisions de baisse de la production éolienne.
Les prix à terme à leurs plus bas niveaux depuis août 2021
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| PEG Cal2025 | 28,58 |
-2,60
|
-3,55
|
| PEG Cal2026 | 27,03 |
-2,09
|
-2,80
|
Les prix à terme du gaz ont poursuivi leur baisse la semaine dernière. Avec la fin de l'hiver qui approche, l'Europe bénéficie toujours d'une offre abondante, maintenant les niveaux de stockage à environ 70 %. Malgré les incertitudes entourant les livraisons de gaz qatari, celles-ci ne suffisent pas à inverser la tendance à la baisse des prix.
Ainsi, le contrat PEG pour la livraison en 2025 a chuté de plus de 8 %, atteignant 28,58€/MWh, son niveau le plus bas depuis août 2021.
Le PEG spot a enregistré une baisse de 7 %, s'établissant à 25,02€/MWh, impacté par les prévisions d'un temps plus clément réduisant la demande de chauffage et la reprise de la production norvégienne.
Le contrat de référence sous la barre des 57 €/t
Les prix européens du carbone ont continué leur tendance à la baisse, atteignant leur niveau le plus bas depuis 23 mois. Cette baisse a été attribuée à un temps plus doux et à des prix du gaz plus faibles.
Les EUAs expirant en décembre 2024 ont chuté de plus de 9 % pour s'établir légèrement en dessous de 57€/tonne.
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