Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Cette semaine, je reviens sur le dossier qui occupe de nombreux esprits depuis le 17 octobre dernier, date à laquelle les 27 se seraient mis d’accord sur le projet de réforme du marché de l’énergie.
Dans les faits, la seule chose qui a été gagnée par la France et le groupe de pays prônant le nucléaire contre l’Allemagne et les pays hostiles à ce combustible, c’est de considérer l’énergie nucléaire comme une énergie bas carbone, au même titre que les énergies renouvelables. Le chemin sera encore très long car l’Allemagne ne veut pas qu’EDF (entreprise 100% publique) ne subventionne les entreprises françaises de manière excessive jusqu’au point où les industries allemandes ne seraient plus compétitives. La France s’est engagée à ne pas casser le système de prix marginal, mais seulement de limiter la volatilité des prix et donner de la visibilité aux consommateurs.
Parmi les sujets qui s’annoncent âpres et tendus avec la DG Comp à Bruxelles : Le prix qui ne devra pas être en dessous du prix de production du nucléaire (qui a été évalué par la CRE autour des 60€/MWh) et les volumes d’énergie qui pourraient être attribués à ce prix afin de ne pas donner trop d’avantages aux entreprises françaises. L’Allemagne, en acceptant de poursuivre la discussion, a obtenu de pourvoir importer à terme de l’hydrogène « vert » pour remplacer son gaz fossile dans les futures centrales (15 GW) qu’elle va devoir construire dans les prochaines années afin de compenser la fermeture des centrales nucléaires et le développement des énergies renouvelables.
Autre information importante cette semaine, selon l’IEEFA (Institue for Energy Economics and Financial Analysis), l’Europe pourrait avoir trop investi dans de nouveau terminaux GNL. En effet, les terminaux d’importation de GNL en Europe ne sont utilisés en moyenne qu’à 58% de leur capacité. Après une hausse fulgurante des importations de GNL en 2022 pour compenser la perte du gaz russe, l’IEEFA a remarqué une chute de 18% des importations entre septembre 2022 et septembre 2023.
Nous pourrions, si cela se confirme, avoir une bulle sur le marché du pétrole et du gaz dans les prochaines années comme cela s’est produit avec les gaz de schistes aux Etats Unis en 2016 quand le brent est passé sous les 30 dollars le baril entrainant la faillite de plusieurs petits producteurs. La crise en Israël et sa propagation potentielle à l’ensemble du Proche-Orient va énormément influencer les cours du pétrole et pourrait changer le sens de mon analyse ci-dessus.
Les prix de l'électricité en baisse
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2024 base | 131,88 |
-9,41
|
7,13
|
FR Cal2025 base | 118,12 |
-3,99
|
-0,35
|
FR Cal2026 base | 108,57 |
0,32
|
-2,01
|
Les prix en baisse du gaz ont eu un impact sur les prix à terme de l'électricité en France. En conséquence, le prix pour la livraison en 2024 a connu une baisse d'environ 7 % sur la semaine, se fixant à 131,88 €/MWh à la clôture.
Une augmentation de la disponibilité de l'énergie nucléaire, combinée à une forte production d'énergie renouvelable grâce aux conditions venteuses, a exercé une pression à la baisse sur le prix de l'électricité sur le marché spot en France. Celui-ci a enregistré une chute de plus de 6 % pour se fixer à 108,79 €/MWh lundi.
Recul des prix à terme du gaz
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2024 | 53,22 |
-2,78
|
7,51
|
PEG Cal2025 | 46,53 |
-0,91
|
3,09
|
Les prix à terme du gaz ont enregistré une baisse, influencée par l'abondance des flux de gaz naturel liquéfié (GNL), une offre robuste de la Norvège, et des stocks presque pleins à environ 99 %. Par conséquent, le prix PEG pour la livraison en 2024 a connu une réduction de 5 % au cours de la semaine, se fixant à 53,22 €/MWh.
Les températures inhabituellement élevées pour cette saison et une demande peu élevée ont joué un rôle dans la réduction du prix du gaz sur le marché spot. Il a connu une diminution de 2,3 % en l'espace d'une semaine pour s'établir à 45,03 €/MWh le lundi.
Les prix du carbone atteignent leur niveau le plus bas depuis cinq mois
Les prix du carbone ont enregistré une baisse sur un marché volatil perturbé par le conflit au Moyen-Orient, sous l'influence de facteurs fondamentaux à la baisse.
Par conséquent, les EUA arrivant à échéance en décembre 2023 ont reculé de 2,2 % pour atteindre 78,25 € par tonne, ce qui constitue le niveau le plus bas depuis 5 mois.
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