Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Lors de la rentrée du MEDEF #REF2023 la semaine dernière, Luc Rémont, PDG d’EDF, a annoncé que le groupe EDF allait rapidement proposer des contrats sur des échéances plus longues, pouvant aller de 5 à 10 ans. Hier matin, certains médias ont confirmé que le gouvernement avait donné son feu vert pour ce type de contrat afin de donner de la visibilité aux consommateurs. Le PDG de TOTALENERGIE et la Ministre de l’Énergie (présente à cette même table ronde), ont précisé que le marché de l’énergie fonctionnait quand même plutôt bien car il avait permis de passer l'hiver plus sereinement.
Ce qui se cache derrière ces annonces, c’est que le PDG d’EDF a annoncé des contrats pour 2027/2028 et au-delà, et que le prix serait à deux chiffres. Sachant qu’EDF est en position dominante sur le marché français, les associations de fournisseurs et même celles de consommateurs sont vent debout devant de telles déclarations, qui semblent être uniquement des discussions bilatérales entre EDF et certains industriels.
Selon plusieurs sources, la Ministre Agnès Pannier-Runacher se montre « confiante » sur la réforme du marché européen de l’électricité. Mais selon d'autres, le chemin semble être encore long pour avoir le feu vert de Bruxelles, car les Allemands et d’autres pays sont fortement opposés à toutes modifications structurelles de ce marché qui donnerait un avantage trop important aux entreprises françaises.
Pour résumer mon message, le gouvernement semble vouloir prolonger un dispositif équivalent l’ARENH qui se termine fin 2025 afin de continuer à protéger les consommateurs contre les variations importantes des marchés énergétiques. Je rappelle que la commission européenne n’a jamais caché son désaccord avec le dispositif ARENH, mais in fine n’a pas bougé car celui-ci avait une date de fin.
Les prix ont fortement chuté cet été ( - 30% depuis le 20 juin 2023), nous sommes dorénavant à des prix d’avant la guerre en Ukraine, ce qui va rendre plus difficile la réforme en urgence du marché européen de l’électricité.
Baisse de 14 % du prix spot
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2024 base | 141,38 |
-16,24
|
-15,55
|
FR Cal2025 base | 129,62 |
-7,95
|
-10,46
|
FR Cal2026 base | 115,25 |
-0,73
|
1,25
|
Les prix à terme de l'électricité en France ont chuté de manière significative sur une base hebdomadaire en raison de la baisse des prix du gaz.
En conséquence, le prix de l'électricité CAL'24 a chuté de 10,3% sur la semaine, pour se situer à 141,38€/MWh.
De même, le prix spot de l'électricité en France a dégringolé d'environ 14% pour s'établir à 93,93€/MWh, la disponibilité des centrales nucléaires ayant augmenté de quatre points de pourcentage.
Les prix du gaz en chute libre
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2024 | 50,71 |
-3,19
|
2,10
|
PEG Cal2025 | 45,90 |
-0,85
|
1,34
|
Les prix à terme du gaz en France sont tombés en raison de la faiblesse générale du secteur de l'énergie. Les installations de stockage presque pleines et le retour du temps chaud en Europe a surpassé l'impact de la menace de grève dans l'industrie australienne du GNL et des nouvelles interruptions en Norvège.
En conséquence, le prix PEG pour une livraison en 2024 a chuté d'environ 6 % à 50,71€/MWh.
Le prix spot a reculé d'environ 13 % d'une semaine à l'autre pour se situer autour de 30€/MWh, les niveaux de stockage restant confortables pour cette période de l'année.
Les EUA à leur plus bas niveau depuis trois semaines
Les prix européens du carbone ont reculé au cours de la semaine, le marché commençant à absorber l'impact de l'augmentation de l'offre aux enchères.
Ainsi, les EUAs expirant en décembre 2023 ont baissé de 1,8% à 84,16€/tonne, leur plus bas niveau en trois semaines lundi.
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