Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Comme chaque année dans l’énergie, plusieurs annonces sont faites pendant l’été. J’en ai sélectionné trois que je vais vous détailler cette semaine avant la pause estivale :
Le gouvernement a validé une hausse des tarifs réglementés de 10% à partir du 1er août 2023. En première lecture rapide et en écoutant les médias, nous pourrions supposer que seuls les tarifs règlementés sont concernés. Mais en fait, c'est l’ensemble des clients ayant des contrats indexés sur ce fameux tarif réglementé qui vont subir automatiquement cette hausse de 10%.
Dans ces 10%, c’est principalement le prix des coûts d’acheminement (le TURPE) qui selon la CRE va augmenter en moyenne de 6,51% au 1er août 2023. Cette hausse des coûts d’acheminement sera supporté par l’ensemble des consommateurs français.
Un projet de réforme du marché de l’électricité a été adopté par une commission du Parlement Européen. L’Allemagne a donc gagné une première manche car le nucléaire existant a été écarté de la future réforme du marché. Pour faire simple, le nucléaire français existant ne pourra pas bénéficier des contrats pour différence qui pouvaient garantir un prix fixe aux producteurs. Ce prix nucléaire historique est censé prendre la suite de l’ARENH qui se termine le 31 décembre 2025. Cette décision ne va pas aider les industriels français à avoir de la visibilité sur le moyen long terme.
Autre information passée inaperçue et pourtant tout aussi importante pour la facture des consommateurs. La CRE a donné un avis favorable le 21 juillet 2023 au projet de décret visant à modifier le coefficient de bouclage qui permet de calculer les droits d’ARENH. L’ancien coefficient était de 0,964 depuis le 1er janvier 2015, et le gouvernement devrait imposer dans la loi un coefficient de 0,844, avec une date d’application au le 1er janvier 2024.
Je vous détaille rapidement l’impact et les conséquences de cette mesure dans un exemple simple :
Un client consommant 24H/24 une puissance constante pouvait recevoir 96,4% de son énergie via l’ARENH a un prix de 42€/MWh, et donc ce client n’avait que 3,6% d’exposition aux prix marché. Avec cette modification, ce même client ne recevra plus que 84,4% d’énergie bon marché et sera exposé à 15,6% aux variations du marché.
Concernant cette modification très importante, je ne peux pas terminer mon exemple sans évoquer l’écrêtement (sujet déjà évoqué dans de précédentes newsletters). A iso périmètre chez l’ensemble des fournisseurs, le fait d’attribuer moins d’ARENH à chaque client, va mécaniquement faire baisser la commande d’ARENH 2024. Et la baisse de la commande d’ARENH fera mécaniquement baisser le taux d’écrêtement.
Les offres « sans écrêtement, ou ARENH garanti, … » proposées par les fournisseurs vont devoir être reformulées rapidement, si les fournisseurs veulent rester compétitifs.
Pour résumer cette newsletter, l’ensemble des clients vont subir une première hausse dès ce 1er août 2023 puis une deuxième le 1er janvier 2024, sans compter que Bercy souhaite mettre une fin progressive au bouclier tarifaire en 2024.
Les prix à terme de l'électricité en hausse
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2024 base | 170,42 |
5,49
|
-10,42
|
FR Cal2025 base | 145,65 |
6,69
|
1,65
|
FR Cal2026 base | 118,57 |
6,44
|
12,21
|
Les prix futurs de l'électricité en France ont connu une hausse hebdomadaire en suivant les fluctuations des prix du gaz et du carbone. Ainsi, le contrat pour la livraison en 2024 a augmenté de 3,3 % au cours de la semaine, atteignant 170,42 €/MWh le lundi.
Le prix spot de l'électricité sur le marché français a baissé de 10 % et atteint désormais 92,83 €/MWh. Cette baisse est due aux prévisions annonçant une augmentation de la production éolienne, qui sera supérieure à la normale.
Les prix du gaz ont augmenté
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2024 | 52,21 |
5,61
|
3,24
|
PEG Cal2025 | 46,09 |
4,29
|
5,49
|
Au cours de la dernière semaine, les prix futurs du gaz en France ont connu une forte hausse, principalement en raison des pannes continues sur le champ d'Aasta Hansteen en Norvège. Malgré cela, les fondamentaux de la demande demeurent à la baisse, car le marché est bien approvisionné et les réserves devraient être pleines avant l'arrivée de l'hiver. Par conséquent, le contrat de gaz Cal'24 a augmenté de 12 % sur la semaine, atteignant 52,21 €/MWh.
Le prix spot du gaz a augmenté d'environ 20 % pour se stabiliser en dessous de 30 €/MWh en raison des inquiétudes liées à une situation d'approvisionnement volatile.
Les prix du carbone ont atteint leur niveau le plus élevé depuis plus d'un mois
Les prix du carbone européen ont connu une augmentation significative, avec des contrats atteignant des niveaux de prix presque aussi élevés que ceux enregistrés il y a plus d'un mois. Cette hausse est en partie due aux attentes d'une offre réduite aux enchères le mois prochain, conjuguée à une augmentation de la demande après la saison des vacances d'été. Ainsi, le prix du contrat expirant en décembre 2023 a grimpé de 5,3 % pour atteindre 91,11 €/tonne le lundi.
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