Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Cette semaine je reviens sur la polémique autour de la Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France.
Cet hiver nous avons été alarmés par les autorités sur les risques de délestage, de « black-out » potentiel, en raison de l’indisponibilité du parc nucléaire français.
Je vais, ici, vous rappeler quelques faits historiques du marché énergétique français, en évoquant le « rejet » par la France de l’interventionnisme étranger dans sa politique énergétique.
Les plus grands énergéticiens européens sont venus en France pour investir dans des moyens de production et ont quasiment tous baissé les bras, tellement l’énergie en France est un sujet politique qui ne répond pas ou peu au marché financier.
A titre d’exemple au début des années 2000 :
ENEL (N°1 Italien) arrive en France et doit participer à la construction de la nouvelle centrale nucléaire EPR. Trois ou quatre ans après, la dérive du chantier le pousse à abandonner le projet. La société quitte la France, l’équipe deviendra le fournisseur Primeo Energie France.
ATEL, devenu ALPIQ (un des plus grands fournisseurs suisses) est venu en France pour participer à l’ouverture du marché sur les grands barrages hydrauliques (les barrages sont des concessions et n’appartiennent pas à EDF, contrairement aux idées reçues).
EON (N° 1 européen au début des années 2000) devenu UNIPER puis GazelEnergie, est venu en France, avec des équipes et des moyens, pour participer au grand carénage sur le nucléaire ainsi qu’au renouvellement des concessions hydrauliques.
Je peux ajouter le groupe VATTENFALL (N°1 suédois) ou encore la société IBERDROLA (N°1 Espagnol et leader mondial dans l’éolien), qui sont aussi sur le marché français et espèrent avoir une part du gâteau qu’ils ne voient pas venir.
Plus de vingt ans après l’ouverture du marché européen, la France n’a toujours pas ouvert aux sociétés étrangères y compris le groupe ENGIE (ex GDF-SUEZ), l’accès aux actifs de production nucléaire,…
Ces outils de production profitables sont aux mains de l’acteur « dominant » détenu depuis quelques jours à 100% par l’état français.
Selon plusieurs sources, la production hydraulique française pourrait augmenter de plus de 20% si les investissements nécessaires étaient faits.
Le contrat d'électricité français Cal'24 en hausse de 2 %
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2024 base | 201,10 | ||
FR Cal2025 base | 132,88 | ||
FR Cal2026 base | 112,38 |
Les prix à terme de l'électricité ont augmenté en France au cours de la semaine, tandis que les marchés du gaz et du carbone ont baissé. Cette hausse est due aux préoccupations persistantes concernant l'état du parc nucléaire, dont la maintenance dans les délais impartis est difficile à assurer. Ainsi, le contrat pour la livraison d'électricité en 2024 s'établit à 201,10 €/MWh le lundi, ce qui représente une augmentation de plus de 2% par rapport à la semaine précédente.
Le prix spot de l'électricité en France a diminué de 5,4% pour atteindre 100,44 €/MWh. Cette baisse s'explique par une importante production d'énergies renouvelables qui a augmenté l'offre d'électricité sur le marché.
Le contrat PEG Cal’24 aux alentours de 52 €/MWh
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2024 | 52,59 | ||
PEG Cal2025 | 46,11 |
La tendance baissière du marché gazier s'est poursuivie la semaine dernière, avec les contrats français atteignant leur plus bas niveau en un an. Cette baisse régulière est due à une offre abondante, des niveaux de stockage élevés et une demande relativement faible en Asie. Vendredi dernier, le contrat pour la livraison de gaz en 2024 a diminué de 3,4 % par rapport à la semaine précédente, pour s'établir à 52,01 €/MWh.
Le prix spot PEG a connu une baisse de 2,7 % par rapport à la semaine précédente, s'établissant à 34,69 €/MWh. Cette diminution est attribuable à des fondamentaux toujours à la baisse.
Les EUAs en légère baisse, oscillant autour de 85 €/t
La baisse des prix des carburants a contribué à la chute des prix du carbone, qui subit actuellement une demande faible et des signaux techniques baissiers. Les EUAs (unités d'émission de carbone) arrivant à échéance en décembre 2023 ont diminué de 0,6 % pour s'établir à 85,41 €/tonne.
En outre, la Commission européenne a annoncé son intention de vendre 16,5 millions de quotas du SCEQE (Système communautaire d'échange de quotas d'émission) qui auraient dû être mis aux enchères entre 2027 et 2030 à partir de juillet prochain. Elle a également précisé que des ventes supplémentaires de quotas du Fonds d'innovation de l'UE débuteraient en 2024.
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