Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Cette semaine, plusieurs annonces qui vont plutôt dans le bon sens pour détendre les marchés de l’énergie.
• L’ASN (l’Autorité de Sûreté Nucléaire) a validé la semaine dernière le nouveau plan anti-corrosion d’EDF et notamment le calendrier de contrôles des fissures des réacteurs nucléaires.
• EDF reste optimiste sur la production d’origine nucléaire en 2023 en confirmant fin de semaine dernière une fourchette de production entre 300 et 330 TWh. Selon le site de RTE, la production à fin mars 2023 est légèrement supérieure à celle de fin mars 2022 (malgré les baisses de puissance observées pendant les jours de grève du premier trimestre). Il s’agit d’un signal positif pour les marchés de l’énergie même si cela reste très en-dessous des 380/400 TWh qu’EDF produisait il y a 20 ans.
• Jean-Pierre Clamadieux (Président du conseil de surveillance d’ENGIE) s’est montré quant à lui rassurant la semaine dernière lors de l’Assemblée Générale d’ENGIE en annonçant que « la France passera l’hiver prochain sans difficulté majeure ».
Après une annonce très sympathique de Bruno Le Maire qui annonçait la prolongation du bouclier tarifaire jusqu’à fin 2024, Roland Lescure s’est empressé dès le lendemain d’une déclaration qui a refroidi les entreprises en précisant que le bouclier ne serait dans l’immédiat réservé qu’aux particuliers et aux TPE. Selon le Ministre délégué chargé de l’Industrie de France, les prix du gaz et de l’électricité ont beaucoup baissé, donc « les entreprises n’ont plus besoin d’aide ». Roland Lescure a par ailleurs précisé que pour prolonger l’aide aux PME, ETI et autres sociétés énergivores, il faut avoir le feu vert de Bruxelles.
Je trouve cela déconnecté de la réalité lorsque le chiffre d’affaires d’EDF augmente de 34,6% au premier trimestre 2023 grâce aux prix de marché, et que le nombre d’entreprise en faillite dans le commerce et la restauration est lui en hausse de 43,6% sur un an.
Le gouvernement doit continuer à défendre les entreprises (et pas uniquement les particuliers et les TPE), car contrairement à ce que l’on veut bien entendre, les prix restent encore trois à quatre fois plus élevés qu’avant la crise. L’amortisseur énergie permet d’absorber d’autres hausses de matières premières.
Les prix de l’électricité perdent du terrain
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2024 base | 196,90 |
-2,86
|
-21,32
|
FR Cal2025 base | 132,37 |
-2,43
|
-5,80
|
FR Cal2026 base | 116,76 |
1,80
|
2,25
|
Les prix futurs de l'électricité ont été affectés par la baisse des prix du carbone. Ainsi, le contrat pour la livraison en 2024 a chuté de 1,4% au cours de la semaine pour atteindre 196,90 €/MWh vendredi dernier.
Le prix spot de l'électricité a diminué de 4,7% sur une semaine pour atteindre 106,13 €/MWh. Cela s'explique par une demande modérée et une production solaire en bonne santé.
Les prix à terme du gaz rebondissent
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2024 | 53,86 |
2,37
|
-0,75
|
PEG Cal2025 | 47,12 |
1,87
|
0,45
|
Les craintes concernant l'approvisionnement en gaz pour l'hiver prochain ont entraîné une hausse des prix futurs. Le contrat pour la livraison en 2024 a augmenté de plus de 4% au cours de la semaine pour atteindre 53,86 €/MWh le vendredi.
Le prix spot du gaz sur le PEG a baissé de plus de 5% en une semaine pour s'établir à 35,78€/MWh. Cette baisse est due à une faible demande et à des stocks suffisants.
Les prix du carbone continuent de baisser
Les prix du carbone en Europe ont baissé d'environ 3% cette semaine en raison de la faible demande, de la diminution de l'intérêt spéculatif et de signaux techniques indiquant une tendance à la baisse. Ainsi, le contrat arrivant à échéance en décembre 2023 a chuté à 85,91 €/tonne ce lundi.
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