Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Ce lundi de Pâques, les prix horaires en milieu de journée étaient négatifs dans la majorité des pays européens.
La France est descendue à -0,01€/MWh, l’Allemagne à -7€/MWh et -3,5 €/MWh pour la Belgique.
L’Europe veut réformer le marché européen de l’énergie alors que celui-ci fonctionne très bien sur le court terme (preuve en est ci-dessus).
Mais le paradoxe de cette volatilité des prix fait que les centrales de production pilotables doivent moduler leurs puissances pour s’adapter à l’offre et la demande en temps réel. Pour vous donner un exemple, les centrales nucléaires françaises ont fait chuter la production de 8000 MW en milieu de journée. Les experts sont unanimes, la modulation use prématurément les centrales, et donc le risque de découvrir encore de nouveaux problèmes à postériori.
Les énergies renouvelables ont la priorité sur les réseaux européens, et le principe du « merit order » sort une énergie également décarbonée que la France aurait normalement exportée à ses voisins. Mais avec des prix négatifs, aucun pays ne souhaite dégrader encore plus son prix. Les Allemands ferment leurs 3 dernières centrales nucléaires samedi prochain alors que leurs centrales à charbon fonctionnent à 100%.
S’il y a une réforme à faire, ce serait d’imposer aux énergies renouvelables un coût supplémentaire pour l’énergie pilotable (1 MW de renouvelable intermittent, c’est 1 MW de centrale pilotable ou 1 MW de flexibilité) nécessaire pour compenser leur intermittence. Actuellement, une grande partie des énergies renouvelables installées en Europe sont encore sous un tarif garanti, et donc peu importe le prix de marché, elle injecte sur les réseaux.
La semaine dernière, la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale a rendu son rapport sur l’indépendance énergétique de la France. Nous en reparlerons dans une prochaine newsletter.
Baisse des prix de l’électricité
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| FR Cal2024 base | 0,00 |
-220,85
|
-199,75
|
| FR Cal2025 base | 0,00 |
-146,99
|
-134,00
|
| FR Cal2026 base | 0,00 |
-119,34
|
-112,97
|
Les prix à terme de l'électricité ont connu une baisse, en suivant la tendance baissière des prix du gaz. Ainsi, le prix de clôture du contrat pour la livraison d'électricité en 2024 était de 219,17 €/MWh jeudi dernier, ce qui représente une baisse hebdomadaire de 7,2 %.
Le prix spot de l'électricité a baissé à 90,61 €/MWh ce mardi, même si le pays connaît des grèves et des inquiétudes concernant l'énergie nucléaire. Ce prix s'explique par une baisse de la demande en raison des vacances de Pâques qui commence cette semaine.
Les prix du gaz en recul
| Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
|---|---|---|---|
| PEG Cal2024 | 0,00 |
-56,37
|
-53,87
|
| PEG Cal2025 | 0,00 |
-47,51
|
-44,76
|
L'offre suffisante de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et les niveaux de stockage élevés ont entraîné une baisse des prix à terme du gaz. Le contrat de livraison de gaz pour 2024 a chuté de plus de 12 % en une semaine, atteignant 51,66 €/MWh jeudi dernier.
Le prix spot du PEG a subi une baisse de 16 % en une semaine, atteignant 43,31 €/MWh. Cette baisse de prix a été causée par une faible demande en raison du long week-end de Pâques.
Les prix du carbone ont étendu leurs gains
La semaine dernière, les prix du carbone en Europe ont augmenté, atteignant leur niveau le plus élevé depuis trois semaines, le jeudi. Les achats de conformité et de fonds, ainsi que les ventes aux enchères avant les vacances de Pâques, ont soutenu cette hausse des prix. Par conséquent, les EUA expirant en décembre 2023 ont augmenté de 1 % pour se situer à 96,66 €/tonne jeudi, dernier jour de la semaine.
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