Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
En cette semaine de gronde contre la réforme des retraites, je vais m’attarder sur certaines conséquences.
Les actions liées aux grèves du secteur énergie ont commencées dès ce lundi avec une chute de la production de 7,6 GW dont 4,7 GW de nucléaire. Ce mardi les baisses de charge touchaient également l’hydroélectricité, le gaz et le charbon pour une puissance de 9,6 GW au total.
La conséquence de ce mouvement contraint la France à augmenter l'usage du gaz et le recours aux importations en provenance d'Allemagne, de Grande-Bretagne, où le recours aux énergies fossiles est bien plus important. Alors que nous étions revenus exportateur net depuis le début de l’année, nous avons dépassé les 12 GW d’importation ce mardi matin à 7h30 sur les 13 GW possible aux interconnexions.
En résumé, les actions des grévistes conduisent surtout à acheter à nos voisins une électricité carbonée que nous pourrions produire localement, mais aussi à augmenter nos rejets de CO2 (156gCO2eq/KWh hier à 19h contre 80g en régime de croisière). Alors que nous sommes encore en pleine crise énergétique, les grévistes bloquent également les 4 terminaux méthaniers français, ce qui va supprimer 450 GWh du réseau gazier.
Loin de "punir" le gouvernement, ces brillantes initiatives conduisent surtout à pénaliser les français, financièrement et en terme de santé publique.
Concernant la transition énergétique souhaitée par la Commission Européenne, le plan REPowerEU est en discussion. Selon une étude de Natexis, le verdissement de 30% de l’acier européen en passant par l’hydrogène nécessite 125 TWh d’électricité supplémentaire et 14,3 GW de puissance dédiés, soit un tiers de la puissance nucléaire française. Cette transition énergétique nécessaire et voulue par tous devra passer par des accords entre les états membres sur le nucléaire. On ne peut pas prétendre verdir l’acier avec une production d’électricité carbonée, 2030 c’est demain.
Recul continu des prix à terme de l’électricité
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2024 base | 148,25 |
-22,65
|
-38,86
|
FR Cal2025 base | 118,39 |
-12,23
|
-21,33
|
FR Cal2026 base | 106,73 |
-11,19
|
-11,78
|
Les prix à terme de l'électricité ont subi une forte baisse la semaine dernière, en raison de la faiblesse des prix du gaz et du carbone. Par conséquent, le contrat pour la livraison d'électricité en 2024 a reculé de plus de 13% pour atteindre 148,25 €/MWh ce lundi.
Le prix actuel de l'électricité vendue sur le marché spot a connu une baisse, même si les températures restent fraîches. La semaine dernière, le prix a chuté de 5,2% pour atteindre 152,41 €/MWh le lundi.
Les prix du gaz retrouvent les niveaux d’avant-guerre
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2024 | 46,72 |
-5,69
|
-15,18
|
PEG Cal2025 | 40,83 |
-4,52
|
-10,77
|
Les niveaux de stockage favorables et l'offre stable ont maintenu la pression à la baisse sur les prix à terme du gaz. Ainsi, le contrat pour la livraison de gaz en 2024 a chuté d'environ 11%, atteignant 46,72 €/MWh.
Le prix actuel du PEG a connu une baisse de 4% pour se fixer à 43,66 €/MWh lundi. Cette baisse a été atténuée par les températures fraîches.
Baisse des prix du carbone
Après avoir atteint un niveau record de trois chiffres la semaine dernière, les prix du carbone en Europe ont subi une forte baisse. Les investisseurs ont effectué des prises de bénéfices, entraînant une baisse d'environ 7% sur la semaine pour le contrat expirant en décembre 2023, qui s'est établi à 92,98 €/tonne lundi.
Aucun commentaire pour le moment...
Login to comment