Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
La réforme du marché souhaitée par les états membres après la flambée des prix en 2022 est dans l’impasse.
Aujourd’hui, les ministres de l’Energie sont réunis à Stockholm pour présenter leurs différentes approches.
Les 27 discutent depuis des mois sur cette réforme mais les divergences demeurent et sont profondes, notamment entre l’Allemagne et la France.
L’Allemagne prône un statu quo de la réforme en expliquant que le marché fonctionne très bien, parce qu’il donne la priorité à l’injection de d’énergies renouvelables, qui devrait assurer 80% de la production électrique allemande d’ici 2030. Par ailleurs, l’Allemagne ajoute que sans ce marché qui permet d’échanger des quantités importantes d’énergie aux interconnexions, la France aurait eu des difficultés à passer l’hiver.
De son côté, la France milite pour la multiplication des contrats long terme, du type PPA (contrat de gré à gré entre un producteur et un client final) afin de sécuriser une partie de la volatilité des prix. Les contrats long terme ont toujours été mal perçus par la Commission Européenne, qui les considère comme un obstacle à la concurrence. La France souhaite également intégrer et sécuriser ses centrales nucléaires actuelles et futures dans ces fameux contrats long terme (ce qui déplait fortement aux antinucléaires) afin de sécuriser les investissements nécessaires.
Pour le moment, l’Allemagne peut compter sur le soutien de six pays : le Danemark, la Finlande, le Luxembourg, l’Estonie, la Lettonie et les Pays-Bas. Ces derniers comme l’Autriche plaide pour une réforme ciblée sur les énergies renouvelables.
Ce mardi, la France devrait annoncer la création d’une alliance du nucléaire avec 12 pays et espère rassembler plus largement comme elle l’avait fait lors de la mise en place d’un prix plafond pour le gaz.
Les deux pays sont également divisés sur le calendrier. La France souhaite et espère une adoption d’un texte dans les prochains mois, alors que l’Allemagne annonce que rien ne sera fait avant les prochaines élections européennes de 2024.
Du côté du ministère français de la transition énergétique, on ajoute que la décision se prendra à 27.
Les divergences sont trop importantes pour qu’une réforme rapide et structurelle soit mise en place. Il ne faut pas s’attendre à une révolution sur les prix de marché dans les prochains mois.
Les prix à terme de l’électricité en baisse
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2024 base | 170,90 |
-6,38
|
-16,75
|
FR Cal2025 base | 130,62 |
1,20
|
-5,70
|
FR Cal2026 base | 117,92 |
-0,01
|
-3,80
|
Les prix futurs de l'électricité ont diminué cette semaine, en suivant la tendance des prix du gaz. Ainsi, le prix du contrat de livraison d'électricité pour l'année 2024 s'est établi à 170,90 €/MWh ce lundi.
La demande d'électricité en France a augmenté en raison de la baisse des températures, ce qui a entraîné une hausse des prix de l'électricité sur le marché. Le prix spot de l'électricité a augmenté de 4,5% au cours de la semaine dernière et a dépassé les 160 €/MWh le lundi.
Baisse continue des prix du gaz
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2024 | 52,41 |
-1,75
|
-6,98
|
PEG Cal2025 | 45,35 |
-0,85
|
-4,25
|
Les prix futurs du gaz ont continué de baisser cette semaine, en raison de niveaux de stockage satisfaisants et d'une offre abondante. Le prix du contrat de livraison de gaz pour l'année 2024 a diminué de plus de 3% pour atteindre 52,41 €/MWh.
Les prévisions de vent fort ont entraîné une baisse de la demande de gaz pour la production d'électricité, ce qui a exercé une pression sur le prix spot du PEG. Cette semaine, le prix a baissé de 3% pour atteindre 45,53 €/MWh à la clôture du marché lundi.
Les prix du carbone à plus de 100€
Les quotas européens ont atteint des niveaux proches des records de la semaine dernière, en raison de nouvelles informations indiquant que l'UE ne précipiterait pas la vente de quotas supplémentaires dans le cadre du plan REPowerEU. Cette semaine, le contrat expirant en décembre 2023 a augmenté d'environ 2%, pour atteindre 100,23 €/tonne ce lundi.
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