L'analyse marché du 21 février 2023

Nous avons cette semaine plusieurs publications et réponses à la consultation sur la réforme du marché de l’énergie.

L’UFE (Union Française de L’Electricité), l’UNIDEN (Union des Industries utilisatrices d’Energie), le CLEEE (Association de grands consommateurs multisites), et j’en passe.

Les réponses sont assez unanimes et vont toutes dans le même sens, le marché fonctionne correctement depuis plus de 20 ans. Il faut rester pragmatique et ne pas essayer de réformer l’ensemble du mécanisme si on veut espérer un feu vert de la Commission Européenne.

En synthèse, les acteurs du marché souhaitent :
• Promouvoir les contrats long terme (au-delà des 3 ans) afin de s’affranchir de la volatilité des marchés.
• Accélérer le développement des PPA (contrat de gré à gré de 15 à 20 ans entre un producteur d’énergie renouvelable et un client final).
• Augmenter les interconnexions entre les pays européens et faciliter les contrats sur ces interconnexions sur des durées plus longues.
• Augmenter la valeur des contrats de flexibilité (effacement).
• Renforcer la collaboration entre les états membres sur les échanges journaliers afin de garantir la sécurité énergétique en Europe.

La Commission Européenne a annoncé faire des propositions au premier semestre 2023. Je crains que l’alignement des planètes entre les états membres ne soit pas pour cette année.

Le Ministre de l’économie allemand annonce qu’une réforme du marché européen avant les élections européennes serait une mauvaise idée.
L’Allemagne va lancer des appels d’offres pour 25 000 MW de centrales au gaz, ce qui va tendre le marché gazier européen d’ici 2030/2035.
La Belgique, comme l’Allemagne, hésite encore à prolonger ses centrales nucléaires. A l'inverse, la Pologne mise sur le nucléaire comme énergie du futur.

Je suis également favorable de travailler sur un nouveau concept de marché de l’énergie, mais les divergences entre les états membres sur les sujets énergétiques risquent de perturber la mise en place rapide d’une réforme du marché européen de l’énergie.

Nous allons mettre des pansements sur les failles d'un système, mais j’ai un gros doute sur une réforme profonde réclamée par certains dirigeants. Et pourtant, il faut mettre en place un nouveau mécanisme pour remplacer l’ARENH à partir de 2026 afin d’assurer la compétitivité de nos entreprises.