L'analyse marché du 15 février 2023

La CRE a publié ce mardi une note concernant la réforme du marché Européen de l’électricité.

Sur la demande de la commission européenne, la CRE propose de travailler sur 3 grands axes :

• Préserver le fonctionnement actuel qui permet d’assurer une utilisation optimale des moyens de productions à l’échelle européenne
• Inciter la signature de contrat long terme en accélérant la transition énergétique
• Protéger les consommateurs contre des hausses extrêmes de prix ne reflétant pas forcément le mix énergétique des pays membres.

Cette demande de la commission est légitime dans beaucoup de pays européens, où certains foyers ont vu leurs factures doubler ou tripler.
Je tenais à préciser dans cette lettre que depuis plus de 10 ans les consommateurs français sont très bien protégés. En effet, plus de 50% de la consommation (soit une quantité très significative d’électricité) est couverte par l’ARENH à un prix de 42 €/MWh.

Avant la crise, la commission européenne voulait attaquer la France qui continue d’avoir des tarifs réglementés (ce qui est contraire au dogme européen), et voulait par la même occasion tordre le cou à la loi NOME qui a permis le mécanisme ARENH.
L’ARENH est bien un contrat long terme et de plus d’origine nucléaire (donc peu carboné), il existe déjà des contrats long terme entre EDF et les très grands consommateurs, et depuis quelques années on peut remarquer une accélération des contrats PPA entre les producteurs d’énergies renouvelables et les consommateurs.

L’ensemble des mesures françaises fonctionnent donc plutôt bien et je ne vois pas à ce jour ce qu’une réforme du marché apporterait de plus aux clients français.

S’il y a une réforme à faire, c’est de trouver un bon mécanisme pour prolonger l’équivalent de l’ARENH qui s’arrête fin 2025. Pour les entreprises, et principalement dans l’énergie, 2025 c’est demain.