Bonjour, tous les mardis, SirEnergies analyse pour vous les tendances des marchés de l'électricité, du gaz et du CO2 en France.
Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !
Ce lundi, la Commission Européenne a lancé une consultation sur la réforme du marché de l’électricité.
Les états membres et les différents acteurs du marché de l’énergie ont jusqu’au 13 février prochain pour répondre à ce questionnaire. La Commission Européenne souhaite présenter des propositions au premier trimestre 2023.
L’objectif de cette réforme est de répondre à la crise énergétique - une situation inédite et sans précédent - et de contenir voire d’atténuer les hausses de prix tout en assurant la sécurité d’approvisionnement mise à mal l’année dernière par les coupures de gaz de la Russie.
Dans les grandes lignes, la Commission Européenne souhaite augmenter la quantité de contrats long terme au niveau européen pour faire tampon entre les consommateurs et la volatilité des prix sur le marché court terme.
Une perspective que je peux comprendre pour un certain nombre de pays européens, alors que nous avons en France depuis plusieurs années mis en place ces contrats à tarif préférentiel et déconnectés des prix de marché.
Pour les entreprises dont l’activité nécessite une consommation importante d’électricité, les électro-intensifs, ils disposent du contrat « Exeltium », un contrat âgé de plus de 20 ans. Ce dernier représente en moyenne ~30% de la consommation du client. Les électro-intensifs sont réunis dans un consortium spécifique.
Pour l’ensemble des consommateurs ayant un point de livraison sur le territoire français, vous avez l’ARENH, mis en place en 2010 par la loi NOME et qui garantie ~50% de la consommation à un prix de 42€/MWh.
Donc, contrairement à ce que nous pouvons entendre, en France, nous sommes déjà protégés par des prix attractifs. Il y a sûrement des améliorations à apporter, aucun dispositif n’est parfait et dissymétrie dans le dispositif ARENH.
Mais à vouloir réformer pour réformer un marché qui fonctionne depuis plus de 20 ans, nous pourrions finalement être assez déçus du résultat attendu.
En voulant protéger les consommateurs d’un phénomène exceptionnel lié au conflit Russie/Ukraine et en surtaxant les producteurs, nous risquons surtout de ralentir les investissements nécessaires à la transition énergétique.
Hausse considérable des prix à terme de l’electricité
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
FR Cal2024 base | 206,00 |
44,87
|
|
FR Cal2025 base | 148,01 |
22,82
|
|
FR Cal2026 base | 128,24 |
13,79
|
Au cours de la semaine, les prix à terme de l'électricité ont suivi la tendance haussière des autres matières premières énergétiques, entraînant une augmentation de 28% du contrat pour livraison en 2024, atteignant ainsi 206,00€/MWh.
En raison des prévisions de temps plus froid et de la diminution de la disponibilité nucléaire, causée par une grève nationale, les prix de l'électricité spot ont augmenté de 15% pour atteindre 204,50€/MWh lundi.
Les prix du gaz en hausse
Produit | Prix €/MWh | S-1 €/MWh | M-1 €/MWh |
---|---|---|---|
PEG Cal2024 | 67,70 |
11,40
|
|
PEG Cal2025 | 51,32 |
2,52
|
Sur le marché à terme, le contrat PEG pour livraison en 2024 a enregistré une hausse de 20,3% par rapport à la semaine précédente, clôturant à 67,70€/MWh, en raison de l'influence croissante des prix élevés du pétrole.
Le prix spot du gaz a progressé d'environ 18% à 62,04€/MWh lundi, impacté par une forte demande due à la baisse des températures.
Les prix du carbone augmentent de 10%
La semaine dernière, les prix du carbone en Europe ont connu une hausse en raison de la combinaison de prix élevés du gaz et de l'électricité, ainsi que de la production insuffisante d'énergie renouvelable. Cette tendance a conduit à une augmentation de 10% des quotas européens expirant en décembre 2023, atteignant 85,19€/tonne.
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