La grande distribution dénonce de nouvelles obligations énergétiques "inadaptées"
Paris, 19 sept 2025 (AFP) - La fédération patronale Perifem, qui rassemble les grandes enseignes de la distribution autour des questions énergétiques et environnementales, a dénoncé vendredi la publication par le gouvernement de nouvelles obligations jugées "inadaptées" qui "vont placer hors la loi un grand nombre de commerces".
Dans le viseur de la fédération, qui réunit Carrefour, Boulanger ou encore Truffaut, un arrêté publié le 6 septembre, deux jours avant le vote de confiance qui a renversé l'ex-Premier ministre François Bayrou.
Ce texte découle d'un décret publié en 2019, qui impose à tous les propriétaires de surfaces de plus de 1.000 m2 des objectifs de réduction de consommation d'énergie.
Deux options s'offrent aux bâtiments concernés: soit une diminution de leur consommation de 40% d'ici à 2030, de 50% d'ici à 2040, et de 60% d'ici à 2050, par rapport à une année de référence comprise entre 2010 et 2022. Soit le respect d'un seuil de consommation en kWh/m2, différent selon le type d'activité.
Cinq arrêtés précisent déjà ces objectifs pour les bureaux, hôtels, restaurants ou encore services publics, mais les tractations se poursuivaient avec le commerce.
"Malheureusement", après "quasiment 5 ans" de discussions, les dispositions concernant ce secteur sont "sorties en catimini, dans la précipitation, sans attendre les conclusions" d'une mission dédiée lancée cet été par le gouvernement, a déploré vendredi le délégué général de Perifem, Franck Charton, interrogé sur BFM Business.
La mesure, qui concerne, outre les commerces de plus de 1.000 m2, ceux situés dans des centres commerciaux, pénalise les magasins neufs ou récemment rénovés, sur lesquels "on n'a plus aucun levier" pour des baisses de 40 à 60%, a précisé M. Charton à l'AFP.
Quant aux plafonds de consommation, ils sont totalement "inadaptés" selon lui, car inatteignables à "moins de faire ses courses avec une lampe frontale". Ils "vont placer hors la loi un grand nombre de commerces", a-t-il déclaré sur BFM Business.
Pour Perifem, ces seuils sont trop bas et ne répondent pas à la diversité des commerces, certains, comme les bijouteries, misant par exemple davantage sur l'éclairage pour la mise en valeur de leurs produits.
Plus que des sanctions financières, la fédération redoute un risque de dévalorisation des magasins. "C'est un peu comme le DPE (diagnostic de performance énergétique) pour les habitations", a expliqué M. Charton. "Si vous êtes placés en classe F ou G, vous allez avoir de grandes difficultés pour louer, voire vendre votre bien", a ajouté celui qui envisage un recours.
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